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S'orienter aujourd'hui, une compétence à accompagner

19/09/2019

 

Plus d'1 actif sur 2 est insatisfait de sa situation professionnelle et 41% d'entre eux souhaiteraient se réorienter !

 

L’orientation peut être vécue comme une source d’anxiété et de remise en cause. Abondance des formations, transformation des métiers ou obsolescence des compétences sont autant de facteurs qui peuvent remettre en cause des choix de carrière. Savoir s’orienter devient une étape indispensable pour accéder à un marché du travail en constante mutation et pour y évoluer sereinement. Pour mieux comprendre ce phénomène, le Lab’Ho, Observatoire des Hommes et des Organisations de The Adecco Group, a lancé une étude quantitative et qualitative sur l’orientation. Ce rapport, coproduit par l'Aforp, l'Afpa, le Faf.TT, la région Ile-de-France, Opcalia et The Adecco Group, révèle que sur les 52% de la population active qui aimeraient changer de métier, 41% d’entre eux envisagent de franchir le pas et, pour la majorité, souhaiteraient être accompagnés dans leur réorientation. La « compétence orientationnelle » devient déterminante et son acquisition requiert un accompagnement personnalisé.

 

1. 41% des personnes insatisfaites de leur situation professionnelle ont l’intention de se réorienter

Sur les 52% insatisfaits de leur situation professionnelle, l’étude quantitative du Lab’Ho met en évidence 2 profils : les actifs (41%), ceux qui ont l’intention de changer de métier et pour certains qui ont déjà entrepris des démarches, et les passifs (11%), ceux qui en ont l’envie mais qui n’envisagent pas pour autant de se réorienter.

  • Les actifs (56% de femmes ; 26% de moins de 30 ans) sont en grande majorité des personnes sans emploi ou occupant un emploi temporaire. 41% d’entre eux exercent un métier qui n’est pas en lien avec leur formation et rétrospectivement, plus d’un quart de ces actifs ne sont pas satisfaits de leur orientation initiale. Leur principale motivation les incitant à changer de voie est déclenchée par des missions qu’ils exercent et jugent peu stimulantes, ou bien le manque de perspectives d’évolution. Leur principale crainte est conditionnée par la peur de se tromper de choix dans leur réorientation.
  • Les passifs (61% de femmes ; 45% de moins de 50 ans) sont pour la plupart des CSP- et ne sont que 32% à exercer un métier en lien avec leur formation. Rétrospectivement, près d’un tiers de ces passifs se disent insatisfaits de leur orientation initiale et disent avoir été mal informés et pas assez accompagnés. Le choix de leur filière a été guidé par des perspectives d’emploi favorables et par les incitations de leurs proches. Pour mieux s’orienter, ils auraient eu besoin de mieux se connaître et mieux connaître les formations et métiers associés. Néanmoins, ce qui les freine principalement est ce qu’ils nomment « la peur du risque », la crainte de perdre en salaire et en confort.

 

2. Des facteurs psycho-sociaux, sociétaux et conjoncturels à l’origine des réorientations

  • Des critères psycho-sociaux et sociétaux : même si le sexe n’est pas le facteur prépondérant déclenchant une réorientation, il semble malgré tout que les femmes aient une probabilité légèrement supérieure de changer de métier. Par ailleurs, l’âge influence la décision de passer à l’action : plus on approche l’âge de la retraite et plus il devient compliqué de prendre des risques. L’origine sociale est également déterminante dans le cadre de reconversion, l’ensemble des compétences douces ainsi que le réseau personnel et professionnel que peuvent offrir certains milieux sociaux favorisent les changements de trajectoires professionnelles. Enfin, pour plus d’un tiers des répondants, la quête de sens et l’envie d’avoir des missions plus stimulantes les poussent à se réorienter, et la moitié des sondés cherchent une revalorisation de leurs salaires et un niveau de confort supérieur en changeant de métier.
  • Concernant les facteurs conjoncturels, force est de constater une inadéquation entre l’offre de formation et les besoins actuels des employeurs. Même si l’obtention d’un diplôme change la donne pour une majorité d’individus, environ un tiers des actifs n’ont pas été formés pour le métier qu’ils occupent et souhaitent ainsi changer de voie.

 

3. Le passage à l'acte demeure compliqué et l'information difficile d'accès

Un tiers des personnes ayant l’intention de se réorienter ont envisagé de faire marche arrière. Quant aux passifs, seule une opportunité professionnelle ou une contrainte telle qu’une perte d’emploi pourraient les pousser à changer de métier.
Les personnes qui ont l’intention de se réorienter ont également exprimé l’importance d’être accompagnées pour faciliter leurs démarches, gagner du temps, lever leurs inquiétudes et surtout les aider à trouver la formation adéquate face à la pléthore d’acteurs présents sur le marché (structures privées, organismes de formations continues, associations, branches, régions...).
De plus, le réseau de l’orientation est disparate, éclaté et difficilement lisible. Tous les acteurs de l’emploi et de la formation ont donc un rôle crucial à jouer pour accompagner au mieux les individus, tant dans l’orientation en formation initiale que dans l’orientation tout au long de la vie.

 

4. « Savoir évoluer » : les 12 propositions du groupe de travail pour améliorer l’orientation initiale et tout au long de la vie

Un nouvel enjeu se dessine pour les étudiants et actifs, qui consiste à ajouter aux savoirs, savoir-faire et savoir-être un « savoir évoluer », qui doit permettre à tous d’acquérir les compétences nécessaires à leur orientation. La compétence orientationnelle n’étant pas innée, il est nécessaire d’accompagner étudiants et actifs dans leur orientation.

L’orientation au sein du système éducatif

  • L’organisation du système : intégrer les filières générales, technologiques et professionnelles dans un même lycée, adapter les enseignements aux différents rythmes des élèves, faciliter les passerelles entre les filières.
  • Le sens des enseignements : valoriser les compétences douces en prenant en compte les activités extrascolaires dans l’évaluation des acquis.
  • Le processus d’orientation : passer à une logique de choix plutôt qu’une logique d’affectation.
  • L’éducation à l’orientation : valoriser la filière professionnelle et l’apprentissage sont autant de moyens de permettre aux jeunes d’être plus à l’écoute de leurs envies et de mieux choisir leur orientation.

Les acteurs de l’orientation initiale

  • La famille : sensibiliser la famille au processus d’orientation.
  • L’encadrement et l’équipe pédagogique : accroître l’autonomie des établissements et des chefs d’établissement. Valoriser l’orientation pour les enseignants.
  • Les personnels et services dédiés : accroître le nombre de psychologues de l’éducation nationale. Ajouter des informations sur les débouchés, les taux de réussite et les taux d’insertion des formations.
  • La place des acteurs privés : faire reposer la responsabilité et les actions d’orientation sur des acteurs hors enseignement tels que les missions locales, réaliser une cartographie des acteurs intervenant pour promouvoir le travail en réseau, outiller Parcours Avenir en continuant à rapprocher les entreprises des établissements scolaires. 

L’orientation des actifs et le conseil en évolution professionnelle

  • Le pilotage de l’orientation : communiquer davantage sur le Conseil en Évolution Personnelle (CEP) et sur le Compte Personnel de Formation (CPF), et surtout centraliser en un point unique les informations sur les métiers et les secteurs. Le salarié doit être accompagné tout au long de sa démarche d’orientation, qui doit précéder la démarche de formation.
  • Le périmètre et les pratiques du CEP : professionnaliser les acteurs du CEP et insister sur une approche réflexive tant sur les compétences que sur le projet personnel et professionnel.

Les acteurs de l’orientation tout au long de la vie

  • Le lien avec la formation toute la vie : faire précéder la démarche de formation d’une démarche préalable d’orientation dès que nécessaire (comme dans le cadre du CPF de transition).
  • L’orientation au sein des entreprises : proposer au niveau des branches professionnelles mais aussi au niveau inter-branches une cartographie dynamique et contextualisée des postes ventilée par compétence (ou bloc de compétences) et présentant leurs degrés de proximité mutuelle, leur rémunération médiane et leurs perspectives d’évolution.

" L’Observatoire des Trajectoires Professionnelles relève qu’en 2018, 10 millions de personnes ont connu une transition professionnelle. La formation, l’accompagnement et l’orientation sont les clés de la réussite. Savoir évoluer devient une nécessité dans un marché en constante évolution, où chacun d’entre nous peut être amené à changer 4 à 5 fois de métier dans sa carrière. La compétence orientationnelle devient donc un enjeu tout au long de la vie. Le rôle d’une entreprise consiste à accompagner les individus qui souhaitent évoluer, changer de voie, en favorisant notamment l’apprentissage, en développant la création de CFA et en construisant les parcours avec tous les acteurs de l’orientation " souligne Cécile Mathivet, Directrice du Lab’Ho.

 

Méthodologie Utilisée

L’étude « S’orienter aujourd’hui » a été organisée autour de 4 dimensions : une dimension collaborative (qui s’articule autour d’un groupe de réflexion composé de l'Afpa, du Faf.TT, d’Opcalia, de l'Aforp, de la Région Ile-de-France et de The Adecco Group), une analyse de la littérature, une démarche qualitative basée sur des interviews d’une trentaine d’experts et enfin une enquête quantitative menée en ligne du 9 au 21 janvier 2019 sur un panel de 1000 répondants représentatifs de la population française.

 

Contact presse:
Valérie Garcia -  01 48 70 54 66/06 19 09 81 80 – valerie.garcia-dore@afpa.fr

 


A propos du Lab’Ho
Créé à l’initiative du Groupe Adecco, le Lab’Ho est l’observatoire des hommes et des organisations. Son ambition est d’éclairer de façon innovante et prospective les sujets de société liés à l’emploi et aux trajectoires professionnelles. Think tank collaboratif et indépendant, il mène ses travaux en collaboration avec des entreprises partenaires et des représentants des mondes académique, associatif et institutionnel. www.labho.fr

A propos de The Adecco Group en France
The Adecco Group, basé à Zurich en Suisse, est le leader mondial des solutions emploi. A travers notre réseau de 1 200 bureaux et agences partout en France et aux côtés de nos 9 000 collaborateurs, nous transformons le monde du travail. Nous mettons en relation les talents avec les organisations à qui nous proposons également des services en ressources humaines et une technologie de pointe pour leur permettre de réussir dans une économie en constante évolution. Nous nous appuyons sur un ensemble de marques expertes dans leur domaine : Adecco, Adecco Medical, Adecco Outsourcing, Adecco Training, Badenoch & Clark, Humando, LHH Altedia, Modis, Pontoon, Spring et YOSS. Le Groupe a réalisé en 2018 un chiffre d’affaires de 5,6 milliards d’euros en France. www.adeccogroup.fr

A propos de l’AFORP
L’AFORP est un Centre de Formation Industriel et technologique ouvert à tous publics. Créée en 1961 par le GIM – Groupement des Industries Métallurgiques, l’AFORP forme les professionnels d’aujourd’hui et de demain aux métiers industriels (Usinage et Fabrication Mécanique, Chaudronnerie et Soudage, Qualité Sécurité Environnement et Organisation Industrielle, Electrotechnique et Régulation, Systèmes Numériques et Electronique, Energies et Fluides, Maintenance, Sécurité Réglementaire, Management et Tertiaire Industriel). Avec 1 Million d’heures de formation réalisées en 2018, l’AFORP accompagne salariés, demandeurs d’emplois et apprentis dans le développement des compétences professionnelles recherchées par les entreprises Industrielles de l’Ile de France. www.aforp.fr

À propos d’Opcalia
Opcalia est un organisme paritaire agréé par l’État, mandaté par l’Opco des services à forte intensité de main d’œuvre. Présent sur l’ensemble du territoire national, y compris les 5 DOM. Opcalia conseille et accompagne les entreprises dans leur stratégie emploi-formation, déploie et assure le développement de l’alternance, et assure un appui technique des branches professionnelles pour anticiper les mutations socio-économiques et sécuriser les parcours professionnels. Opcalia en quelques chiffres : 1,4 milliard d’euros de collecte - 230 000 entreprises adhérentes, dont 79 % de TPE - 588 820 salariés formés, 80 000 alternants accompagnés. www.opcalia.com

A propos du FAF.TT (au nom et pour le compte de l’OPCO des services à forte intensité de main-d’œuvre)
Le FAF.TT est l’organisme référent en matière d’emploi et de formation professionnelle de la branche du travail temporaire. Il accompagne les agences d’emploi (8 650 en France), les salariés du secteur de l’intérim (780 000 ETP), et les publics éloignés de l’emploi dans leurs projets et répond au plus près de leurs besoins et en écho avec le tissu économique des territoires. Le FAF.TT joue également un rôle de pivot entre les agences d’emploi et les différents acteurs emploi/formation facilitant l’émergence de projets collectifs et permettant au travail temporaire de dynamiser et de renforcer son impact en faveur de l’emploi.