En bref
Pour Phocas Economidès, formateur itinérant dans le secteur du bâtiment depuis 1988, l’heure de tirer sa révérence est arrivée. L’occasion pour lui de revenir sur ce métier passionnant et le long cheminement d’une trajectoire hors normes.
Globe-trotteur de naissance
Alors qu’il termine sa carrière auprès de la Direction de l’Ingénierie et de l’Innovation Pédagogique pour la création d’une filière de formation qualifiantes « amiante », Phocas juge que l’itinérance est un métier « très riche » pour lequel il a « beaucoup donné et autant reçu », et qui lui a apporté « l’envie de transmettre et le besoin d’aller toujours plus loin dans la découverte des gens et des pratiques ». Mais c’est aussi une profession à laquelle son parcours de vie agité et nomade semblait presque le prédestiner.
Obligé de quitter la moiteur des soleils d’Afrique pour le vieux continent, fin 1971, lorsque sa femme tombe gravement malade, il s’installe à Cannes pour dix ans, en travaillant dans différentes entreprises comme « peintre en lettres et décors ».
L'itinérance comme mode de travail
En 1983, la bougeotte le reprend. Le voilà en Corse, où il répond à une petite annonce de l’Afpa de Corte pour devenir formateur peinture bâtiment et solier moquettiste, métier pour lequel il s’était entre temps formé, tant en lycée professionnel que « sur le tas et grâce à des cours par correspondance ». Il y reste sédentaire durant trois ans, jusqu’en 1987, où il est muté à Nice.
Il est d’abord missionné autour de son domicile. Mais, le temps faisant son œuvre, l’homme élargit peu à peu ses limites en voyageant sur tout le territoire. Il en profite aussi pour étendre ses compétences professionnelles, validant tour à tour les formations de carreleur mosaïste et chef de chantier.
La polyvalence comme fil rouge
« En 1996, les problèmes du désamiantage sont apparus en France.Je me suis spécialisé dans le traitement de l’amiante, ce qui m’a amené en 1997, à participer à la création, à l’Afpa de Marseille la Treille, du 1er centre de formation sur le sujet. » En 2007, toujours curieux d’expériences nouvelles, il obtient sa validation conducteur de travaux bâtiments aménagement finitions. « En fait, j’essaie de m’améliorer en permanence, d’où la multiplicité des validations obtenues. »
« L’itinérance, ce n’est pas seulement un mode de travail stimulant, qui permet d’étoffer ses compétences en se confrontant ailleurs, à d’autres façons de travailler ; pour moi, c’est aussi ce qui concourt au développement de soi et de la vision que l’on peut avoir du monde. Grâce à la mobilité, à cette découverte perpétuelle des autres, on comprend beaucoup plus de choses, cela permet d’être « polyvalent » dans sa pensée, ce qui par contrecoup, rejaillit sur son métier et son caractère. Et cela, c’est enrichissant à tout point de vue : pour soi et pour les autres ! »