Collaboration prestigieuse : l'Afpa et l'INA forment des opérateurs de prise de vue
(Photo par Olivier Adam)
Le temoignage de David Vernier formateur d'opérateurs de prise de vue, au sein d'une formation menée en partenariat avec l'INA. Diversité et exigence caractérisent le métier.
"Dans les métiers de l’audiovisuel, on est recruté pour son savoir-faire : plus on cumule de compétences, plus on a d’expérience du terrain, mieux on avance"
David Vernier est producteur-réalisateur depuis plus de dix ans. Ce qu’il aime dans son métier : monter des projets toujours différents, être au plus près de l’actualité technique de l’audiovisuel, qui évolue très vite, acquérir des compétences nouvelles chaque jour.
Lorsqu’il n’est pas accaparé par ses propres projets, David Vernier est formateur : au cours de sa carrière, il a initié à la photo, à la prise de vues et au montage, aussi bien des collégiens, des lycéens, que des adultes. Et depuis octobre 2015, il forme 12 stagiaires pour l’Afpa – c’est sa première session. « Transmettre ses connaissances et son savoir-faire, c’est une expérience différente de la pratique quotidienne du métier : il faut être toujours sûr de ce qu’on dit aux stagiaires, les pousser à aller toujours plus loin. En tant que formateur, en fait, j’élève encore mon propre niveau », explique-t-il.
Une formation avec l’INA sans égale
Ses stagiaires ont entre 21 et 50 ans ; parmi eux, 3 femmes. Ils ont, la plupart, un niveau bac, et sont à l’aise en calcul mathématique. Le métier d’opérateur de prise de vues est en effet exigeant sur ce point : tant pour la colorimétrie que pour l’optique, les signaux vidéo, l’électricité, il faut savoir prendre des mesures précises.
La formation est longue, 8 mois. « C’est une formation qui, dans sa conception, n’a pas d’égale » développe le formateur. « C’est remarquable de voir à quel point les stagiaires progressent : quand ils arrivent, ils ne connaissent presque rien au métier ; quand ils partent, leurs travaux sont bons, tout à fait acceptables pour une grande chaîne de télévision ! » Cette marge de progression est très motivante pour les stagiaires.
La formation est menée en partenariat avec l’INA, dont les formateurs interviennent régulièrement, et qui attribue les titres professionnels (de niveau III) en fin de parcours. C’est un atout de taille pour les stagiaires, un gage de qualité de plus pour leur parcours.
Des opérateurs de prise de vues tous terrains
David Vernier est le formateur référent, il s’occupe directement de la majorité des modules de formation, coordonne les intervenants, les évaluations, et fixe les objectifs à atteindre. Viennent l’aider quelques intervenants extérieurs, notamment pour le son, le signal vidéo, l’optique, les grands capteurs capables de tourner en 4K. David Vernier insiste sur ce point : « sur le terrain, on leur demandera de s’adapter : aux moyens techniques, financiers... Pour moi, le plus important c’est qu’ils soient sereins en sortant de la formation, confiants en leur capacité de répondre à tous types de mission. »
Au début, ils révisent les bases photo sur des reflex numériques, se font la main avec des caméras de poing. Mais, la plupart du temps, les stagiaires travaillent avec des caméras broadcast PMW 400 : « avec ça, ils sont capables de réaliser des reportages de type journaliste de 5 à 10 minutes ». Les travaux sont menés en équipe, en roulements de 4 jours : chaque jour, un stagiaire s’occupe de filmer, un autre de la lumière, un autre encore du son, et le dernier joue le journaliste. David Vernier insiste sur l’importance de travailler en équipe dans un tel métier : lorsqu’on est à la caméra, « il faut savoir s’économiser pour mieux penser et construire son image, il faut s’appuyer sur les compétences des coéquipiers. »
Sur les 8 mois, ils réalisent 6 films chacun (72 tournages au total), pour travailler différents points techniques :
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Un reportage sur marché, au bout de deux mois de formation, qui leur permet d’apprendre à gérer les fondamentaux (exposition, température de couleur et mise au point) et l’environnement sonore,
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un reportage chez un artisan, pour travailler sur le découpage des plans,
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un reportage process en entreprise, pour travailler sur la stratégie de construction du film,
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un reportage en milieu artistique, qui leur permet de mieux appréhender comment filmer la musique, un spectacle, etc.,
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un reportage en milieu sportif, pour apprendre à gérer l’espace, la vitesse des mouvements, et à mettre en valeur une performance,
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le sixième film est au choix du candidat, et est présenté au jury de l’INA en fin de formation.
Dans l’audiovisuel, prime à l’expérience
L’emploi pour les opérateurs de prise de vues se trouve majoritairement en Île de France. Les professionnels doivent être flexibles, pouvoir se déplacer pour répondre aux offres. Mais les lignes bougent un peu, grâce au développement des télés locales, des web TV, des chaînes d’information continue.
Après leur formation, les stagiaires peuvent évoluer, selon les mots de leur formateur, « en ligne droite », enchaînant les tournages comme opérateurs de prise de vues et enrichissant progressivement leur expérience pour aller vers des projets de plus en plus valorisants. Ils peuvent aussi choisir de suivre directement d’autres formations pour renforcer leur polyvalence ; ceux qui font ainsi et acquièrent par exemple des compétences de graphistes peuvent se diriger ensuite vers les métiers du web digital.
« Dans le métier, on est recruté sur notre savoir-faire. Peu importe le CV, si vous savez faire quelque chose et que vous le faites bien, vous êtes embauché. »
Prochaine session de formation du 5 septembre 2016 au 28 avril 2017 au centre Afpa d'Issoudun (36).
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