Devenir tuteur ou maître d’apprentissage : rôle, missions, conseils
Fin 2024, plus d’un million de jeunes suivaient un cursus en apprentissage ou en contrat de professionnalisation. Au premier plan de chaque réussite individuelle, le tuteur ou maître d’apprentissage joue un rôle central. Véritable pilier du dispositif, il garantit l’accompagnement, la transmission des compétences et la progression de l’alternant au sein de l’entreprise. S’investir dans cette mission, c’est contribuer activement à la réussite professionnelle et à l’intégration durable des jeunes sur le marché du travail.
Qu’est-ce qu’un tuteur ou maître d’apprentissage ?
L’arrivée d’un alternant constitue un atout pour l’entreprise, à condition que l’intégration soit bien préparée, structurée. Le choix du référent chargé de la montée en compétences de l’alternant s’avère donc déterminant.
Selon le type de contrat, le rôle diffère :
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Le maître d’apprentissage intervient dans le cadre d’un contrat d’apprentissage.
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Le tuteur prend en charge l’accompagnement pour un contrat de professionnalisation.
Le maître d’apprentissage : un encadrant au cœur de la formation
Le maître d’apprentissage guide le jeune tout au long de son parcours en entreprise. Il s’assure du développement des compétences en lien direct avec le diplôme ou le titre professionnel préparé. Il coordonne également les échanges avec le centre de formation d’apprentis (CFA), garantissant ainsi la cohérence entre la formation théorique, la pratique en entreprise.
Le maître d’apprentissage peut être le dirigeant de l’entreprise ou un salarié expérimenté, à condition de justifier d’une expertise reconnue dans le métier concerné.
Les critères pour exercer ce rôle sont clairs :
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Être diplômé dans le même champ professionnel, avec un niveau équivalent ou supérieur à celui préparé par l’apprenti, justifier d’au moins un an d’expérience.
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Ou posséder deux années d’expérience dans le domaine visé, sans exigence de diplôme.
Ce positionnement permet d’assurer une transmission efficace des savoir-faire, tout en s’adaptant à la diversité des profils, des parcours professionnels présents dans les PME.
Le tuteur en contrat de professionnalisation : un appui quotidien
Pour les alternants en contrat de professionnalisation, l’entreprise désigne un tuteur qui doit répondre à plusieurs critères :
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Être volontaire,
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Être qualifié,
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Avoir exercé au moins deux ans une fonction en lien avec la qualification visée.
Le tuteur peut être un salarié confirmé ou l’employeur lui-même, dès lors que les conditions sont réunies. Il accompagne l’alternant au quotidien, veille au respect de l’emploi du temps, collabore avec l’organisme de formation, participe à l’évaluation du parcours. Son implication facilite l’intégration de l’alternant et crée un environnement propice à la progression.
Bon à savoir – Quel nombre maximal d’alternants ?
Le nombre d’apprentis encadrés par un maître est limité à deux, voire trois en cas de redoublement. En contrat de professionnalisation, un tuteur ne peut accompagner plus de trois alternants à la fois, ou deux s’il s’agit de l’employeur lui-même.
Un interlocuteur clé au cœur du parcours en alternance
Le tuteur ou maître d’apprentissage incarne la figure de référence pour l’alternant au sein de l’entreprise. Présent dès les premiers jours, il facilite l’intégration, structure l’environnement de travail, soutient la progression professionnelle.
Son premier rôle consiste à accueillir l’alternant dans de bonnes conditions :
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Présentation des services, des équipes, des outils et des méthodes propres à l’entreprise,
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Explication des règles, des codes, des pratiques du quotidien,
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Organisation du poste de travail, définition des tâches confiées et vérification de leur bonne compréhension.
Un accompagnement de qualité exige un engagement fort. Le maître d’apprentissage consacre du temps à l’encadrement, suit les activités de l’apprenti, ajuste son accompagnement, corrige les erreurs, encourage les initiatives. Il veille également à la progression pédagogique, en soutenant l’acquisition des compétences attendues pour le diplôme préparé.
Le tuteur doit développer la technicité de l’alternant, stimuler son autonomie et l’aider à mieux comprendre son futur métier. Il ne se limite pas au cadre interne : il maintient un lien régulier avec le centre de formation, échange sur les résultats, identifie les difficultés, propose des axes de progrès. Il participe activement à l’évaluation de l’apprenti, en lien avec les formateurs, pour garantir une progression cohérente et continue.
Bon à savoir – Suivi individualisé
Un entretien de suivi régulier entre le tuteur, l’alternant, le centre de formation permet d’ajuster le parcours, d’anticiper les difficultés et de valoriser les réussites.
Comment devenir maître d'apprentissage ?
Pour renforcer la qualité de l’encadrement en alternance, une certification nationale dédiée aux maîtres d’apprentissage, tuteurs a été mise en place par le ministère du Travail. Cette initiative vise à professionnaliser les encadrants et à sécuriser les parcours des alternants, en limitant notamment les risques de décrochage.
La certification « compétences de maître d’apprentissage / tuteur » (MATU), bien que non obligatoire, repose sur un référentiel métier structuré, conçu à partir de l’analyse concrète des pratiques en entreprise.
Élaborée en partenariat avec l’Afpa, elle s’adresse à tous les secteurs d’activité, définit trois grands axes de compétences :
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Accueillir l’alternant et faciliter son intégration dans l’environnement de travail,
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Accompagner la montée en compétences, favoriser l’autonomie progressive,
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Contribuer à la transmission des savoir-faire et participer à l’évaluation des acquis.
L’objectif est de rendre les tuteurs plus opérationnels, confiants dans leur mission quotidienne. Les entreprises peuvent ainsi s’appuyer sur des encadrants mieux formés, capables de structurer un parcours d’alternance efficace et sécurisé.
À l’Afpa, une formation certifiante dédiée est proposée à tous les tuteurs, maîtres d’apprentissage. D’une durée de 22 heures, dont 7 heures consacrées à la préparation de l’évaluation finale, ce parcours permet aux participants d’acquérir les outils et méthodes indispensables pour assurer le tutorat, de l’accueil de l’alternant jusqu’au suivi de ses progrès.
Bon à savoir – Formation prise en charge
La formation MATU peut être financée via le plan de développement des compétences de l’entreprise ou par l’OPCO de branche, rendant l’accès au parcours plus simple pour les PME.
Conseils pratiques pour un tutorat réussi
Assurer un tutorat de qualité ne s’improvise pas. Voici quelques conseils pour optimiser l’accompagnement de l’alternant, garantir sa réussite :
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Préparer l’arrivée de l’alternant : organiser une réunion d’accueil, présenter les équipes, expliquer les missions et les attentes,
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Définir des objectifs clairs : établir un plan de progression avec des étapes précises, en lien avec le référentiel du diplôme ou de la qualification,
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Encourager l’autonomie : responsabiliser progressivement l’alternant, lui confier des missions variées, valoriser ses initiatives,
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Assurer un suivi régulier : planifier des points d’étape, faire le bilan des acquis, identifier les axes de progrès,
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Favoriser la communication : instaurer un climat de confiance, écouter les besoins, répondre aux questions, gérer les éventuelles difficultés,
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Impliquer l’équipe : sensibiliser les collègues au rôle du tuteur, favoriser l’entraide et la transmission des savoir-faire.
Un tutorat réussi repose sur la bienveillance, l’exigence et la capacité à s’adapter au rythme d’apprentissage du jeune.
Bon à savoir – Outils d’accompagnement
L’Afpa met à disposition des tuteurs des guides pratiques, des ressources pédagogiques et un accompagnement personnalisé pour faciliter chaque étape du tutorat.
Les bénéfices du tutorat pour l’entreprise et le tuteur
Devenir tuteur ou maître d’apprentissage ne profite pas seulement à l’alternant. L’entreprise y gagne également sur plusieurs plans :
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Transfert de compétences : le tuteur valorise son expertise, formalise ses connaissances et contribue à la montée en compétences de l’équipe.
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Renforcement de la cohésion : l’accueil d’un alternant dynamise les relations internes, favorise l’entraide et stimule l’innovation.
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Valorisation du tuteur : prendre en charge un alternant permet au tuteur de développer des compétences en management, en pédagogie et en gestion de projet, reconnues et appréciées dans le parcours professionnel.
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Fidélisation : un alternant bien accompagné s’intègre plus facilement et peut devenir un collaborateur durable à l’issue de son contrat.
Le tutorat s’inscrit ainsi dans une logique de développement des talents et de transmission des savoir-faire, au bénéfice de l’ensemble de l’organisation.
Former un alternant, c’est semer une compétence, révéler un potentiel
À l’Afpa, nous formons et accompagnons les maîtres d’apprentissage dans leur mission exigeante et gratifiante. Chaque parcours d’alternance porte la trace d’un tuteur impliqué, acteur d’une réussite professionnelle et humaine. Notre accompagnement s’appuie sur l’expérience de nos formateurs, des outils adaptés et un suivi individualisé pour garantir la qualité du tutorat et la réussite de chaque alternant.
En résumé, devenir tuteur ou maître d’apprentissage, c’est s’impliquer dans la réussite d’un jeune, valoriser son expertise et contribuer à la performance de l’entreprise. L’Afpa accompagne chaque tuteur dans cette aventure, pour faire de chaque alternance une expérience réussie, humaine et professionnelle.
Les 3 points clés à retenir
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Le maître d’apprentissage encadre l’alternant, assure la liaison avec l’organisme de formation et veille à la progression des compétences,
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Il doit posséder des compétences professionnelles précises et s’engager dans un accompagnement structuré,
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À l’Afpa, nous soutenons les tuteurs via des formations adaptées, destinées à les professionnaliser et à sécuriser le parcours de chaque alternant.