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Fil info 25/07/2025

Apprentissage : Ce qui change pour votre entreprise en juillet  !

Nouvelle législation, nouveaux coûts, opportunités RH : un nouveau volet de la réforme de l’apprentissage entre en vigueur dès juillet 2025. Voici les points clés à connaître pour anticiper l’impact sur votre entreprise, optimiser vos recrutements et tirer parti des aides en vigueur.

Apprentissage : Ce qui change pour votre entreprise en juillet  !

Un succès consolidé et un soutien maintenu

Des chiffres records en 2024

L'apprentissage connaît un développement sans précédent. En 2024, 878 871 nouveaux contrats d'apprentissage ont été signés, soit une progression de 3,2 % par rapport à 2023. Au total, plus d'un million apprentis étaient en formation au 31 décembre 2024, confirmant le succès de ce dispositif tant auprès des entreprises que du public.

Pour les apprentis formés à l’Afpa, ce succès se traduit par 3 chiffres clés (2024) :

  • 77 % des apprentis sont en emploi dans les entreprises 6 mois après leurs contrats

  • 84 % des apprentis ont réussi leur examen final

  • 92 % ont obtenu un titre professionnel de niveau 3 ou 4 (CAP ou Bac)

Cette dynamique justifie une adaptation du cadre de financement pour assurer la pérennité du dispositif tout en le rendant plus aligné sur les besoins du marché du travail.

Les défis du financement actuel

Le coût du financement de l’apprentissage a presque doublé entre 2019 et 2023 (de 6,4 à 11,3 milliards d’euros). Pour assurer la viabilité du système à long terme, l’État introduit à partir du 1er juillet 2025 de nouveaux mécanismes de contribution et d’orientation budgétaire.
 

Ce qui change pour votre entreprise dès juillet 2025

Une participation obligatoire de l’employeur de 750 € pour les diplômes du supérieur

Pour les contrats d'apprentissage préparant à un diplôme ou un titre professionnel au moins égal à Bac+3 (niveau 6 et 7 du cadre national des certifications professionnelles), l'employeur devra désormais verser une somme forfaitaire de 750 € au CFA. Le centre de formation des apprentis (CFA) concerné se chargera de recouvrer cette participation obligatoire à partir du 45 eme jour de présence de l'apprenti dans l'entreprise.

En cas de rupture du contrat pendant la période probatoire des 45 jours, la participation est  « proratisée » (au pro rata des jours réalisés, dans la limite de 750€).

En cas de changement d'employeur pour le même diplôme, la participation sera réduite à 200€ pour le nouvel employeur.

Le maintien des aides à l'embauche pour tous les niveaux

Parallèlement à cette réforme du financement, l'État maintient son soutien aux entreprises via les aides à l'embauche d'apprentis. Ces dispositifs, détaillés dans notre article "Aides à l'apprentissage, quelles nouveautés pour 2025 ?", continuent d'encourager le recrutement d'alternants avec des montants allant de 2 000 € à 6 000 € selon la taille de l'entreprise et le profil de l'apprenti.

Les démarches restent simplifiées, avec la gestion via les OPCO, et les aides sont proratisées en cas de contrat de moins d’un an.

Aucune contribution supplémentaire pour les niveaux CAP à Bac+2

Les contrats visant des diplômes du CAP jusqu’au Bac+2 ne sont pas concernés par la nouvelle participation employeur et continuent de bénéficier d’un financement intégral pris en charge, favorisant leur attractivité pour les employeurs.
 

Ce qui est prévu en 2026

À partir de 2026, les entreprises devront faire face à plusieurs évolutions clés dans le financement de l’apprentissage, avec une priorité clairement affirmée : adapter les formations aux besoins du marché du travail.

  • Le plafonnement des financements des contrats d’apprentissage à 12 000€ sera étendu au niveau Bac+2, en plus des niveaux Bac+3 à Bac+5 déjà concernés. Cela limite la prise en charge des coûts par les OPCO, ce qui peut entraîner une hausse du reste à charge pour l’entreprise.

  • Un niveau unique de prise en charge par certification sera instauré, simplifiant la gestion administrative et financière pour les entreprises.

  • Les dispositifs de formation et de financement seront désormais orientés en priorité vers les secteurs, métiers et niveaux de qualification qui recrutent le plus. Cette adaptation vise à assurer que l’offre de formation corresponde mieux aux besoins économiques, en privilégiant notamment les métiers en tension, les secteurs stratégiques et les premiers niveaux de qualification.

  • Un renforcement des contrôles qualité sur les formations est prévu pour garantir la conformité des parcours aux attentes des entreprises et des apprentis.

  • Les contrats CAP et Bac pro restent exclus du plafonnement et de la nouvelle contribution, préservant ainsi leur attractivité.

Ces mesures traduisent un recentrage des aides vers les filières qui recrutent et une responsabilisation accrue des entreprises, tout en renforçant la lisibilité et la maîtrise des coûts. En contrepartie, les entreprises devront anticiper une gestion plus fine de leurs recrutements en apprentissage et des coûts potentiels plus élevés sur certains niveaux.
 

Un dispositif stratégique pour vos besoins RH

Au-delà des aspects financiers, l’apprentissage reste un levier majeur pour renforcer votre politique RH :

  • Formation sur mesure : Les apprentis sont formés selon les pratiques, la culture et les besoins spécifiques de votre entreprise.

  • Recrutement ciblé et efficace : L’alternance facilite l’intégration progressive des jeunes collaborateurs, particulièrement dans les métiers en tension ou en mutation.

  • Fidélisation des talents : En investissant dans la formation, l’entreprise augmente ses chances de conserver des collaborateurs engagés sur le long terme.

  • Dynamisation des équipes : La présence d’alternants contribue à renouveler les compétences et favoriser l’innovation interne.

En résumé, si la réforme engendre un surcoût pour les contrats niveau Bac+3 et plus, la prise en charge demeure avantageuse sur les autres niveaux et les principaux dispositifs d’aide sont conservés. L’apprentissage, renforcé comme outil de gestion prévisionnelle des emplois et compétences, reste une opportunité à intégrer dans la politique RH de l’entreprise.
 

Conclusion, l'apprentissage, un investissement d'avenir

Malgré l’évolution du cadre financier, l’apprentissage demeure un levier stratégique incontournable pour les entreprises. Il permet non seulement d’anticiper les besoins en compétences, mais aussi de favoriser l’intégration durable des jeunes talents.

La réforme introduit une contribution employeur pour les formations supérieures, mais maintient un fort soutien sur les autres niveaux, tout en favorisant une meilleure adéquation entre formation et besoins économiques.

Pour réussir cette transition, il est primordial d’adapter dès maintenant votre politique RH, de vous rapprocher de vos OPCO et CFA, et d’intégrer l’apprentissage comme un véritable axe de développement et de compétitivité.

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Questions fréquentes (FAQ)

Quels sont les démarches que mon entreprise doit effectuer pour la contribution employeur ?
La contribution est collectée automatiquement par le CFA au 45e jour de présence, il n’y a aucune démarche complexe supplémentaire pour l’employeur à condition d’avoir transmis les bonnes informations au CFA.

Puis-je cumuler les aides à l’embauche d’apprentis avec la contribution employeur ?
Oui, les aides à l’embauche sont maintenues et cumulables selon les conditions précisées. Elles sont versées via les OPCO.

Quels sont les secteurs prioritaires pour les aides et financements à partir de 2026 ?
Les secteurs en tension tels que le bâtiment, le numérique, la santé et les services à la personne seront prioritaires.

Comment anticiper le reste à charge lié au plafonnement ?
Il est conseillé d’échanger avec votre OPCO pour obtenir une estimation précise selon les certifications visées et envisager une stratégie budgétaire adaptée.