Sophie Robert, artisan artiste chaudronnier (3/3)

« Pour me former, j’ai ramé, en particulier pour appréhender la géométrie dans l’espace, ou pour le maniement d’outils que les hommes connaissaient mais pas moi. Je révisais le soir en rentrant chez moi. Mais quand on est motivé, que l’on comprend à quoi cela sert, on y arrive », affirme l’ancienne enseignant; À l’Afpa, en formation pendant dix mois, puis en stage en faisant de la chaudronnerie blanche, du travail de précision pour le nucléaire, elle enrichit sa pratique. Elle continue, diplôme en poche, en intérim en usine, pendant dix mois, à la production de basculeurs pour des camions poubelle, « je travaillais en binôme avec un autre ouvrier, en 2/8. On est devenus amis. Avec les heures supplémentaires, je gagnais plus qu’avant ». Que du bonheur assure-t-elle.
 

De stagiaire à chef d'entreprise

Sophie a appris à maîtriser le métal et s’est enrichie de bien d’autres choses. En particulier, la rencontre avec le monde ouvrier, plus ouvert que celui dont elle venait, avec le monde de l’artisanat aussi.  «  Il y a une entraide fantastique. Le savoir-faire de chacun est respecté. Les gens ont un regard bienveillant. »

Il y a cinq ans, « Soph’R » a monté son propre atelier, y travaille seule avec plaisir, ne réalisant que des pièces uniques, des objets à vocation décorative, des créations artistiques, et « tout ce que les grosses entreprises ne veulent pas faire ». Peu à peu, elle s’est spécialisée dans le mobilier sur mesure et s’oriente aujourd’hui vers la réalisation de sculptures d’extérieur en collaboration avec un paysagiste.

Elle a déjà en tête tout un bestiaire pour décorer des espaces verts publics ou les jardins d’agrément. De nouvelles commandes dans l’air du temps. Le bouche à oreilles fonctionne bien. « Je ne pensais pas que cela se passerait aussi bien.» Défi gagné !