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Eric Chevalier
formateur de techniciens d’études en chaudronnerie et tuyauterie
A l’origine, un projet né à Loos-en-Gohelle : faire tourner des chaudières à bois avec des pellets de marc de café. Le bénéfice environnemental est multiple : recyclage et réduction de la consommation énergétique, d’une pierre deux coups. Il faut savoir que le marc de café produit moitié plus de chaleur que le bois, voire le double, selon les procédés utilisés.
Fin 2015, le directeur du centre Afpa de Liévin, Dominique Bos, a pris connaissance du projet par hasard ; il a proposé aux personnes à son origine d’apporter son aide et de le présenter à ses collègues formateurs. En janvier 2016, la décision a été prise. Ils se sont concertés, entre porteurs du projet, formateurs Afpa et Ecole des Mines de Douai, pour lancer ensemble la production.
Depuis, le centre de Liévin abrite les travaux. La première phase du projet a consisté à coordonner tous les participants. Ensuite, il a fallu concevoir les plans de revalorisation du matériel disponible pour le projet. Aujourd’hui, il s’agit de perfectionner la production : une machine tournante semi-industrielle est en cours d’élaboration.
Une règle a été fixée pour l’ensemble du déroulement du projet : la production ne doit jamais cesser. Les participants collaborent de manière à se relayer dans les étapes.
A l’heure actuelle, trois formateurs de l’Afpa participent activement : Eric Chevalier, qui forme des techniciens d’étude en chaudronnerie et tuyauterie, Pascal Mackowiak, et Jean-Luc Petit, qui forment des techniciens chaudronniers et des usineurs sur commande numérique. Leurs compétences se complètent d’un bout à l’autre du projet : Eric Chevalier et celui de ses stagiaires qui participe aussi fournissent les dessins, Pascal Mackowiak et Jean-Luc Petit usinent et chaudronnent les pièces nécessaires. A l’avenir, d’autres formateurs et d’autres stagiaires les rejoindront sans doute.
Là aussi, un impératif a été posé : ne participent que ceux qui en ont formulé l’envie, et, s’ils sont stagiaires, leur rôle dans le projet doit s’intégrer pleinement dans le parcours d’apprentissage. Le projet a ainsi un intérêt pédagogique direct pour tout le monde.
De fait, il motive les stagiaires : « ils sont enthousiastes parce que leur travail sert déjà à quelque chose pendant la formation : à la fin des séances, on ne jette pas les exercices à la poubelle », témoigne Eric Chevalier. « C’est plus concret pour eux. Les dessins passent à l’étage d’en-dessous où sont les chaudronniers, qui travaillent avec. »
Les premiers brevets ont déjà été déposés, le contrôle qualité est continu, et le service juridique de l’Afpa assiste le projet pour veiller à ce qu’il se déroule bien. La difficulté réside dans le fait qu’un tel projet est, pour le moment, unique : il n’y a pas d’exemple de production sur lequel se reposer. Mais c’est aussi, justement, ce qui en fait le charme : « c’est passionnant, puisqu’on crée ! » s’enthousiasme Eric Chevalier.