L’Union européenne revendique son autonomie autour de quatre priorités :
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Technologie et innovation : développement de l’IA et souveraineté numérique ;
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Sécurité et défense : mutualisation des capacités militaires et protection des frontières ;
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Transition écologique : Pacte vert européen et relocalisation industrielle ;
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Énergie : diversification des approvisionnements après la crise ukrainienne.
Ces orientations s’appuient sur deux piliers : souveraineté économique et sociale, sécurité et défense. Avec la relocalisation industrielle, la digitalisation, la transition énergétique et les flux migratoires, les marchés du travail se transforment.
Les besoins en compétences et les dispositifs de reconversion reconfigurent en profondeur les tendances globales de l’emploi et de la formation professionnelle.
Dans ce contexte, la formation professionnelle est porteuse d’atouts :
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Résilience face aux crises
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Inclusion des publics vulnérables
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Rayonnement territorial et compétitivité économique
L’action de la formation professionnelle dans le monde est appelée à se réinventer : partenariats hybrides, valorisation des savoir-faire locaux, innovation et souveraineté partagée.
Le Livre blanc de l’Afpa propose :
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Un inventaire des mutations mondiales et leurs impacts sur l’emploi et la formation
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Une présentation des expertises de l’Afpa en coopération internationale
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Une stratégie 2025-2030 au service du développement durable, de l’innovation et du développement.
Les grandes mutations mondiales et leur impact sur la formation professionnelle
Nouvelles dynamiques économiques
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Interdépendance accrue : 60 % du PIB mondial lié au commerce international, avec des effets systémiques sur États et entreprises.
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Montée du Sud global : influence croissante des puissances émergentes comme la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Indonésie ou le Mexique, dans la définition des normes (climatiques, technologiques, commerciales), dans les partenariats stratégiques et dans la gouvernance mondiale. Elles contestent l’hégémonie des pays occidentaux et proposent des modèles alternatifs de coopération (ex. BRICS élargis).
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Accords régionaux (UE–Mercosur, ACEUM, etc.) : ils redéfinissent compétences et organisation des systèmes de formation, en imposant l’adaptation aux normes communes, en stimulant la mobilité des travailleurs et en renforçant les besoins de certifications, de qualifications partagées et de dispositifs d’alternance adaptés aux chaînes de valeurs régionales.
Protectionnisme et relocalisation
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Retour des stratégies industrielles : sécurité des approvisionnements, souveraineté technologique, revitalisation des bassins d’emploi.
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Chaînes de valeur vulnérable : multiplication par dix des restrictions commerciales en dix ans.
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Adaptation de la formation professionnelle : adaptation aux secteurs prioritaires (industrie verte, numérique, énergie, économie circulaire).
Reconfiguration de l’aide publique au développement (APD)
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Baisse des financements traditionnels (UE, Etats-Unis, France, Allemagne) au profit de projets à retombées économiques rapides.
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Traditionnellement portée par des bailleurs bilatéraux, l’APD mobilise désormais un nombre croissant d’acteurs multilatéraux (organisations internationales, fondations, entreprises) et de nouveaux financeurs orientés vers des projets à forte rentabilité économique.
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Conséquence : crise de la solidarité, recul du soutien à la formation et aux compétences.
Vers une économie inclusive et résiliente
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Économie sociale et solidaire : insertion des publics fragiles, entrepreneuriat local, partenariats associant acteurs publics, privés et de la société civile.
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Alternance et apprentissage : les modèles européens s’internationalisent pour mieux relier les organismes de formation et l’emploi.
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Lutte contre l’informalité : certifications, reconnaissance des acquis, harmonisation des qualifications.
Défis démographiques et migratoires
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Vieillissement au Nord, jeunesse en expansion au Sud : besoins différenciés en services, compétences et infrastructures.
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Migrations : défis d’intégration mais opportunité de renouvellement des compétences sur les marchés du travail notamment dans les secteurs en tension
Transitions technologiques et environnementales
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Numérique : IA, cybersécurité, data science, formation à distance.
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Environnement : nouvelles compétences, requalification massive, programmes de reconversion.
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Impact global : jusqu’à 24 millions d’emplois créés d’ici 2030 dans les filières durables (OIT).