Accueil Espace Presse Jeudi 10 mars 2016 : Osez d’autres métiers ! Une journée dédiée à la mixité des métiers et à la formation des femmes

Jeudi 10 mars 2016 : Osez d’autres métiers ! Une journée dédiée à la mixité des métiers et à la formation des femmes

03/03/2016

Journée Portes Ouvertes sur la mixité des métiers


Le Gouvernement a fixé l’objectif qu’1/3 des métiers deviennent mixtes d’ici 2025, contre 12 % actuellement. Au tout début de l’année 2016, il s’est également engagé à former 500 000 chômeurs d’ici 2017.

Dans le cadre de ses missions de service public, l’Afpa souhaite contribuer à ce double enjeu et organise une grande Journée Portes Ouvertes, dans tous les centres Afpa pour accueillir principalement les femmes à la recherche d’un emploi ou souhaitant se reconvertir.

Objectif : les informer sur les formations qui les remettent sur le chemin de l’emploi.

 

Favoriser l’accès des femmes à la formation professionnelle

•    En 2015, les femmes ont représenté 26,4 % des personnes formées à l’Afpa.
•    Leur taux de réussite au titre professionnel est de 83,2 %.
•    62,6 % étaient demandeuses d’emploi.
•    62 % on retrouvé un emploi dans les 6 mois qui ont suivi.

Pour sensibiliser directement les femmes à toutes les opportunités de formation professionnelle et d’emplois dans des secteurs auxquels les femmes ne pensent pas spontanément comme le bâtiment et l’industrie, et inversement, des métiers vers lesquels les hommes ne s’orientent pas, l’Afpa dédie une Journée Portes Ouvertes à la mixité.

Renforcer l’accès des femmes à des métiers traditionnellement occupés par des hommes et inversement, faciliter les transitions professionnelles pour les femmes en valorisant leurs compétences transversales, faire découvrir les métiers pour lever certaines idées reçues, font parties des objectifs visés par l’Afpa.

 

Nouveau ! Le village des métiers et des formations : pour un parcours sur-mesure

Afin d’offrir des réponses personnalisées, l’Afpa propose, dans de nombreux centres, une expérience plus interactive et dynamique avec le Village des Métiers et des Formations.

Comme dans un forum, le visiteur, selon ses besoins, peut évoluer dans 4 espaces animés par l’Afpa ou  des partenaires comme les CCI, Initiative France, …. :
•    l’Accueil Info sur les métiers et les formations proposés
•    l’Espace Conseil avec des ateliers réguliers sur des thèmes variés : « Le métier n’a pas de sexe, osez y aller ! », « changer de voie, se reconvertir : comment faire ? », « le CPF : un nouveau droit pour se former », « créer sa boîte : mode d’emploi »…
•    l’Espace Financements pour passer à l’acte rapidement
•    la Création-Reprise d’entreprise pour ceux qui veulent se lancer.

Les visiteurs peuvent rencontrer des stagiaires « ambassadeurs de la journée » pour un partage  d’expérience et participer à des démonstrations-animations avec des formateurs et des stagiaires. Enfin, ils peuvent consulter les offres d’emploi proposées par des entreprises, et déposer leur CV.

 

« 24 heures dans la vie d’une femme »

un atelier spécial égalité homme-femme dédié aux femmes à la recherche d’un emploi


24 heures, c’est la durée d’un bilan de compétences à l’Afpa. C’est aussi le temps nécessaire à l’élaboration d’un plan d’action, pour l’insertion dans l’emploi.
Ces ateliers, très opérationnels, s’étalent sur une durée de 3 jours (2 fois 1,5 jours) organisés en deux phases.

  • Le 1er jour : c’est un travail sur le territoire d’emploi, sur son environnement, en termes d’opportunités. Les participantes découvrent les potentialités qui existent autour d’elles. Cet atelier est illustré de témoignages, de visites, et d’échanges.

  • Le 2ème jour : les participantes sont invitées à changer leur regard sur leurs compétences.  Elles participent à des présentations de métiers, des interventions d’entreprises, pour progressivement les faire entrer dans une dynamique de projet.


Elles témoignent…

Monique 48 ans. D’agent d’entretien à électromécanicienne

A 33 ans, après avoir élevé ses 3 enfants, sans aucune qualification, expérience professionnelle ni formation, Monique décide de trouver un emploi. Elle commence par occuper des tâches d’agent d’entretien dans différentes entreprises avant d’intégrer une coopérative agricole de fruits et légumes. « Au début, je faisais du conditionnement de pommes, précise-t-elle, mais assez vite, parce que j’aimais la mécanique, on m’a confié des fonctions de maintenance. Par la suite, j’ai complété mon parcours avec un permis cariste.» En 2008, après le décès de son mari, elle s’installe à Agen. Mais là, personne ne veut l’employer comme cariste, un métier considéré comme réservé aux hommes en raison de sa pénibilité.

Durant ses périodes de chômage, entre deux missions temporaires, Monique harcèle Pôle emploi qui la dirige alors vers Cap projet pour définir un plan d’action et de financement, puis vers l’Afpa d’Agen-Foulayronnes pour une formation d’électromécanicienne de maintenance industrielle de 5 mois.  « Cette formation m’a permis de montrer que j’étais aussi capable qu’un homme, explique Monique. Car au début, les autres stagiaires – tous des hommes et tous plus jeunes que moi – ont été très sceptiques sur mes capacités à pouvoir suivre cette formation. Ils se demandaient tous ce que je pouvais bien faire là, parmi eux. Il a fallu que je fasse mes preuves, mais aujourd’hui, ils me traitent d’égal à égal… »

Actuellement, Monique est en stage pour six semaines au parc d’attraction Walibi d’Agen, où elle s’occupe de la maintenance des manèges qui viennent en réparation durant la saison creuse. « Le responsable qui m’a recruté était ravi d’avoir une femme dans son équipe, car il est tout à fait favorable à la parité. Ce qui n’est pas le cas de tout le monde… », analyse-t-elle avec un brin d’ironie dans la voix. Il faut dire que pour décrocher ce stage, Monique a dû faire preuve de pas mal de ténacité. Alors que tous ses collègues hommes en ont obtenu un à leur première demande, Monique, elle, a dû essuyer 26 refus d’entreprises avant d’en trouver une qui veuille bien l’accueillir ! Le 11 mars 2016, Monique retournera à l’Afpa d’Agen pour y décrocher son titre professionnel. « Ce titre, c’est très important pour moi. Avec ça, les agences de travail temporaire ne pourront plus me refuser un emploi sur ce métier !... »

 

Virginie, 51 ans. De documentaliste à menuisier aluminium

Après avoir été documentaliste dans une école privée parisienne, Virginie a occupé un poste d’assistante administrative pour le compte de l’entreprise de dépannage de son époux.  Lorsqu’elle se sépare de celui-ci, voici trois ans, elle prend alors la décision de changer radicalement de branche en s’orientant vers un métier manuel.

Pôle emploi la dirige vers le dispositif Esp’OIR (Espaces d’orientation et d’intégration régionaux), un service de la Région Basse-Normandie, qui permet à un demandeur d’emploi porteur d’un projet professionnel de découvrir un nouveau métier dans le cadre d’un stage de 15 jours en entreprise. Cette immersion « sur le terrain », Virginie la fait à la Stab, une miroiterie, près de Caen, spécialisée dans la menuiserie en aluminium. « J’ai presque tout de suite été conquise par le métier,  confie Virginie. A ma sortie, j’ai immédiatement demandé à pouvoir bénéficier d’une formation longue.» Souhait réalisé fin novembre 2015, lorsqu’elle intègre l’Afpa de Coutances (Manche) pour une formation de 6 mois. Pour réaliser son stage, Virginie a contacté pas moins de 12 entreprises qui ont toutes décliné sa proposition sans lui en expliquer clairement les raisons…
Finalement, c’est à la Stab de Colombelles, là où elle a effectué son premier stage de 15 jours, que Virginie retournera, fin avril, pour effectuer une immersion en entreprise de trois semaines. Virginie sait qu’elle ne doit pas attendre d’aide particulière au fait d’être une femme. Au contraire, elle estime qu’elle va devoir en montrer davantage pour prouver qu’elle est « aussi bonne sinon meilleure que les hommes ».

 

Joëlle, 58 ans. De la police de l’air à la peinture en bâtiment

Longtemps dévolu aux hommes, le métier de peintre en bâtiment s’ouvre enfin aux femmes. D’année en année, elles sont de plus en plus nombreuses à vouloir rejoindre ce secteur d’activité. La preuve avec Joëlle, qui non seulement a réussi à imposer sa légitimité professionnelle sur les chantiers au tournant des années 2000, mais est devenue, en 2005, formatrice à l’Afpa de Rochefort, où, sa personnalité affirmée fait merveille. Même auprès des hommes…

« Lorsque je suis entrée dans l’association, en mars 2005, j’étais la seule femme formatrice à Rochefort sur cette discipline et je le suis toujours ! » annonce t-elle fièrement. « Sur tous les centres Afpa, on doit être une dizaine aujourd’hui, ce qui prouve que la profession se féminise.»  D’ailleurs, actuellement, sur les 20 stagiaires qui composent la session en cours, Joëlle dénombre « 6 filles ». Quant aux hommes, il semble que le fait d’avoir une femme pour leur apprendre les ficelles du métier ne les perturbe pas outre mesure.

Il faut dire que, pour « mater » la gente masculine, Joëlle a été à bonne école. Au tout début de sa carrière, elle a travaillé durant 5 ans à la police de l’air et des frontières de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle, avant de revenir dans les Charentes où, pendant 12 ans, elle a tenu un café dans un quartier animé de Rochefort. « Cette activité m’avait beaucoup fatiguée. La quarantaine venue, je me suis interrogée sur la suite de ma carrière en me souvenant avec nostalgie de mon enfance passée avec mon père qui était peintre en bâtiment. Mais à l’époque, pas question qu’une femme fasse ce métier ! »

En 1999-2000, elle opère donc en quelque sorte un retour aux sources en intégrant une formation de peintre en bâtiment de 7 mois à l’Afpa de Rochefort ! Après cinq années durant lesquelles elle enchaîne les missions d’intérim dans diverses entreprises de la région, Joëlle se voit proposer en mars 2005 de remplacer temporairement le formateur en poste. « Il faut croire que je n’étais pas trop mauvaise puisqu’ensuite on m’a confié d’autres remplacements durant l’été et que j’y suis toujours ! »

 

Contact presse : Valérie Garcia - 01 48 70 54 66