Signature de la Charte Accessibilité à l’Afpa de Balma avec l’Agefiph, le 10 janvier 2023

Signature de la Charte Accessibilité à l’Afpa de Balma avec l’Agefiph, le 10 janvier 2023
Dans le cadre du déploiement de la démarche accessibilité de la formation pour tous, initiée par la Ressource Handicap Formation (RHF), l’Afpa et l’Agefiph ont signé le mardi 10 janvier dernier la Charte Accessibilité au centre de Toulouse-Balma.
De nombreux représentants des institutions travaillant pour l’accessibilité des formations y étaient présents, parmi lesquels figuraient Emilie Dalix, conseillère régionale Occitanie et membre de la commission santé au sein du Conseil Régional, Frédéric Leclerc, chef du service Emploi de la DREETS Occitanie, Christophe Roth, président de l’Agefiph, Didier Eyssartier, Directeur Général de l’ Agefiph, Daniel Dias, délégué régional Agefiph Occitanie, Ugo Douard, directeur des relations institutionnelles et affaires publiques Afpa, et bien d’autres partenaires OPCO et institutionnels.
La charte accessibilité marque l’engagement de l’Afpa pour une démarche continue de progrès en termes d’accessibilité généralisée. L’objectif est d’améliorer l’accès à la formation des personnes en situation de handicap, de sécuriser leurs parcours et de les préparer à une meilleure insertion en emploi.
De nombreuses interventions ont émaillé cette rencontre et notamment, sous l’égide de notre référente PSH : Guénaëlle Petit, les témoignages de nos apprenants Margaux Guilloux et Jonathan de Brito, qui ont décrit leur parcours à l’Afpa avec leurs formatrices respectives Caroline Talar et Florence Hervaux.
L’Agefiph et le centre Afpa de Toulouse Balma ont signé une charte accessibilité qui vise à améliorer l’accueil et l’accompagnement en formation des stagiaires en situation de handicap.
« C’est la 22e charte signée en Occitanie », se réjouit Christophe Roth, le président de l’Agefiph, l’association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées.
Cette charte accessibilité a été signée par le centre de formation Afpa (Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes) de Toulouse-Balma. « Nous nous sommes identifiés à la demande car cela nous permet de travailler sur l’amélioration continue en termes d’accessibilité », explique Annie Brinet, directrice des centres Afpa de Balma et Toulouse Palays.
Une accessibilité qui n’est pas seulement matérielle mais aussi pédagogique. C’est l’un des trois volets du dispositif RHF “ressource handicap formation” de l’Agefiph, avec la compensation du handicap et la professionnalisation des acteurs. Avant de définir un plan d’actions, un état des lieux est effectué.
L’Agefiph fournit une grille d’analyse, un groupe projet «accessibilité » est alors créé au sein du centre, il existe aussi un registre public d’accessibilité ainsi qu’un entretien individuel à l’entrée pour chaque personne en situation de handicap.
L’idée étant de mettre en place un accompagnement pluridisciplinaire Afpa dès l’étape de recrutement, avec la référente handicap, les formateurs, les psychologues, conseillers en formation et acteurs externes.
C’est ainsi, qu’en 2022, l’Afpa de Balma a pu accueillir 77 stagiaires en situation de handicap.
Le prescripteur de formation, l’organisme de formation ou la personne elle-même qui sollicite la RHF, pour bénéficier d’un appui pour identifier et coconstruire des solutions de compensation du handicap avec l’ensemble des acteurs du parcours et pour bénéficier d’un accompagnement à la mise en œuvre et au suivi des aménagements de la situation de la formation : durée, rythme, supports pédagogiques, espaces de formation, intervention d’un tiers, aménagements techniques et aides de l’Agefiph. Selon la complexité de la situation de handicap, l’appui de la RHF pourra être effectué à distance : échanges bilatéraux avec les différents acteurs ou sur site : rencontres d’expertises croisées sur le lieu de formation ou de stage. En Occitanie, l’Agefiph a sollicité Nathalie Bayle, du cabinet ACCEIS, pour mettre en œuvre la RHF.
Témoignages de Jonathan et Margaux, stagiaires à l’Afpa de Balma :
« Sans cet accompagnement, je n’aurais pas fini ma formation », assure Jonathan De Brito, qui vient de boucler un cursus de 9 mois pour devenir formateur pour adultes. Les regards croisés, le soutien et les solutions apportées (de la règle-loupe aux cours enregistrés) ont permis de dépasser ses troubles dyslexiques.
Margaux Guillou, en formation conception designer utilisation interface, a souhaité que son groupe soit informé de son handicap. Elle s’en est chargée elle-même, en animant une présentation face à son groupe de pairs. La jeune femme, avec beaucoup d’humour a aussi expliqué les raisons qui l’amènent à s’isoler à certains moments lorsque la pression monte. Un aménagement a donc été trouvé dans une salle, qui pourra resservir à d’autres apprenants.
Témoignages des participants :
« 3 000 personnes en situation de handicap sont accompagnées par an par l’Afpa, rappelle Ugo Drouard, directeur des relations institutionnelles et des affaires publiques à l’Afpa. Nous avons mis en place plus de 146 référents handicap et treize coordinateurs régionaux sont chargés de faire le lien entre tous ».En Occitanie c’est Gérard Prat le coordinateur régional.
51 600 personnes en situation de handicap sont inscrites chez Pôle Emploi en Occitanie, « c’est 9 % des personnes en recherche d’emploi », décompte Stéphane Protch, responsable des partenariats à la direction régionale de Pôle Emploi. 52 % ont plus de 50 ans et la moitié n’ont pas le bac.
Le président de l’Agefiph positive en rappelant que le taux de chômage des candidats handicapés est passé de 19 % à 13 % en 6 ans, et que de nombreux métiers sont en tension.
Daniel Dias, délégué régional de l’Agefiph évoque ces « freins à l’embauche » à lever. « Il est important que les personnes en situation de handicap puissent accéder à la formation de droit commun. Pour cela il faut une volonté politique, une volonté de la direction mais aussi celle des acteurs de terrain au quotidien. »
Sophie Izard, responsable régionale de la communication en Occitanie précise que l’accueil de stagiaires en situation de handicap en formation favorise non seulement la cohésion du groupe de pairs en formation tout en impulsant une grande créativité pédagogique, favorisé par le programme Éloce.
En 2023, l’Agefiph s’est donnée comme objectif d’arriver à 75 chartes signées en Occitanie !
Entretien avec Guenaelle PETIT , référente PSH le 13 janvier 2023
Quel est le rôle du référent PSH ?
Le référent Personnes en Situation de Handicap (PSH) au sein de l’Afpa a pour mission de participer activement au développement de l’accessibilité du centre. C’est-à-dire qu’il doit veiller à rendre le centre accessible pour toutes les personnes en situation de handicap en leur permettant de suivre leur formation de l’entrée à la sortie pour sécuriser leur parcours.
Notre travail consiste donc à trouver des solutions, des mesures compensatoires, avec l’aide des prescripteurs et partenaires experts, via des « Prestations d’Appui Spécifique », pour adapter l’environnement de la personne à sa situation de santé.
Les aménagements peuvent être matériels et/ou pédagogiques, ils peuvent se traduire par une aide humaine ou un temps de formation allongé… il y a énormément de possibilités.
Personnellement, je demande aux équipes pédagogiques d’être ouvertes d’esprit et d’accepter de tout se permettre, d’être créatives, pour accueillir au mieux les personnes en situation de handicap.
Quelles sont les différentes situations de handicap des stagiaires avec lesquels vous travaillez ?
Nous recevons des personnes qui sont atteintes de différents troubles : ça peut être des troubles moteurs, psychiques, cognitifs, sensoriels ou neurologiques…
Ce qu’il faut garder à l’esprit c’est que les personnes ne sont pas handicapées, mais c’est l’environnement dans lequel elles évoluent en formation ou au travail, qui les met en situation de handicap.
Quelle est la réaction des autres stagiaires par rapport à ces adaptations ?
Ce qui est intéressant, c’est que les stagiaires sont très à l’écoute. Si on prend le temps, le soin de leur expliquer les raisons des mesures prises et proposées à certains, quelles qu’elles soient, c’est très bien accepté.
Tout est fait à l’Afpa pour que les adaptations pour les personnes en situation de handicap ne viennent pas déranger celles qui ne sont pas concernées par les aménagements proposés.
Y a-t-il systématiquement un temps en début de formation pour expliquer la situation et les différentes adaptations qui vont être mis en place pour la personne en situation de handicap ?
C’est à la demande du stagiaire, ce n’est pas systématique. Ma priorité est de répondre au besoin de ce dernier.
Parfois, dans le cas où il y a des difficultés dans un groupe, liées à des incompréhensions vis-à-vis d’une situation de handicap, les équipes pédagogiques peuvent solliciter le référent PSH afin qu’il mobilise les professionnels experts de cette situation, pour venir sensibiliser et expliquer les adaptations/compensations nécessaires.
Cela arrive aussi que le stagiaire ne veuille pas parler de sa situation de santé pour « ne pas être stigmatisé ». Dans ces cas-là, j’ai à cœur de rappeler l’importance et la nécessité d’accepter l’autre tel qu’il est. Développer la bienveillance et l’ouverture d’esprit participera alors à la création d’un groupe uni, coopératif et inclusif.
Aussi, les démarches entreprises ensemble permettent à la personne en situation de handicap de s’approprier les compensations mises en place en formation, et dans le même temps, de les exploiter dans leur futur emploi. Elle sera alors en mesure d’expliciter ses besoins à son futur employeur.
Les personnes en situation de handicap ont-elles accès à toutes les formations ?
Nous parlons d’accueil inconditionnel, nous nous devons de ne laisser personne sur le bord du chemin. L’Afpa, avec l’offre de service proposée aujourd’hui, ne peut pas se permettre de dire à une personne, qu’elle soit en situation de handicap ou non, que sa situation ne lui permet pas de rentrer en formation ou sur un dispositif d’insertion quel qu’il soit.
S’ils ne sont pas prêts à rentrer en formation, l’Afpa proposera un plan d’action visant l’entrée en formation, et même plus, l’employabilité.
Quel est ton lien avec les formateurs ? Comment travailles-tu avec eux ?
Je ne peux pas travailler sans les formateurs. S’ils ne sont pas ouverts et enclins à mettre en place les mesures nécessaires, ça ne peut pas fonctionner. Il faut que les formateurs soient acteurs à part en entière dans cette dynamique.
Et en général, les formateurs sont très compréhensifs, car très concernés par la sécurisation du parcours de leurs stagiaires, l’inclusion et la mise dans de bonnes conditions de tous font partie de leurs priorités.
Vois-tu régulièrement les stagiaires que tu suis ? Il y a-t-il des entretiens réguliers ?
Tout dépend de la situation du stagiaire. Par exemple, une personne qui a besoin d’un siège ergonomique aura moins besoin d’être suivie qu’une personne atteinte d’un trouble du spectre de l’autisme. Si la personne a besoin de s’entretenir régulièrement avec le référent Personnes en Situation de Handicap, ce dernier doit se rendre disponible. Je peux par exemple voir certains stagiaires chaque semaine et d’autres une seule fois durant leur parcours.
Il n’y a pas de règles fixes, le suivi est personnalisé.