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Fil info 27/09/2017

Remettre les jeunes sur la bonne voie

L’Afpa, les Missions locales et la Direccte Grand-Est sont partenaires de l’Initiative jeunes en Champagne Ardennes qui vise à rendre confiance à des 16-25 ans en grande difficulté. Cette action financée sur fonds européens permet d’évaluer les compétences et les aptitudes professionnelles de ces « neets » (ni étudiant, ni employé, ni stagiaire) pour les amener à l’emploi avec au besoin une remise à niveau des savoirs de base et une formation qualifiante.

Remettre les jeunes sur la bonne voie

« Le bilan de l’Initiative jeunes en Champagne Ardennes est fait de belles histoires, de jeunes qui se sont révélés, qui sont devenus mobiles, à qui on a redonné le goût et l’envie de travailler. Des jeunes qui sont devenus crédibles vis-à-vis d’un employeur dans leur capacité à se projeter dans l’avenir ».

Nathalie David, chargée du développement de l’emploi et des territoires (arrondissement de Reims – unité départementale de la Marne) à la Direccte Grand Est (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) ne cache pas sa satisfaction à l’évocation de ce programme réalisé de 2015 à 2017 en Champagne-Ardennes sur fonds européens et dans une dynamique fonctionnelle en lien avec le service public de l’emploi et le Conseil Régional.

La cible : les Neets (Not in Education, Employment or Training – ni étudiant, ni employé, ni stagiaire), des jeunes de 16-25 ans en grandes difficultés qu’il s’agit de réinsérer socialement. « L’initiative européenne pour l’emploi des jeunes (IEJ) ciblait un certain nombre de régions en Europe où le taux de chômage des 16-25 ans était supérieur ou égal à 25 %, explique Nathalie David. En France métropolitaine dix régions étaient éligibles dont Champagne-Ardennes. Il s’agissait dès lors de déployer un certain nombre d’actions particulières dans le cadre d’un programme d’orientation national financé à plus de 90 % par l’Union européenne qui plus est avec le versement d’un acompte de 50 % dès le démarrage ce qui facilitait le modèle économique. »


Cibler les compétences

En Champagne-Ardennes une réflexion était déjà engagée depuis deux ans par la Dirrecte avec le réseau des Missions locales sur l’accompagnement de la conduite du changement engendré par l’évolution des métiers. « Nous avons choisi d’articuler l’IEJ avec cette action pour nous focaliser sur l’évolution des compétences et l’apprentissage par le faire » indique Nathalie David. Un appel à projets a été lancé et l’Afpa retenue comme partenaire. « Le fléchage des fonds européens vers des actions spécifiques agit comme un accélérateur d’insertion » commente Francine Mayer, chef de projet à la direction régionale Grand Est de l’Afpa.

Dans les Missions locales un conseiller a été spécialement dévolu au suivi durant quatre mois du parcours de ces jeunes auxquels une prise en charge par l’Afpa était prescrite selon deux modalités. « Un premier module de 2 jours dans une logique d’évaluation des compétences pour environ 10 % des jeunes ayant déjà eu une expérience professionnelle, explique Francine Mayer. Il s’agissait alors de mesurer l’écart avec un niveau d’employabilité. Un second module de 5 jours pour 90 % de la population restante. Des jeunes sans expérience dont il fallait mesurer les aptitudes à exercer un métier, à évoluer dans tel ou tel secteur professionnel. »

Une action conduite par des consultants d’Afpa Transition et des formateurs dédiés. « Les premiers réalisaient un entretien diagnostic, les second encadraient la mise en situation professionnelle des jeunes. L’analyse croisée permettait ensuite d’identifier les aptitudes et les compétences du jeune » détaille Francine Mayer.


« Les deux modules étaient mis en œuvre dans les centres Afpa de la région où étaient hébergés les jeunes auxquels l’Afpa remettaient in fine un livret de compétences », note Nathalie David qui pointe la difficulté de l’exercice pour l’Afpa qui devait concilier une prestation individuelle sur mesure et de la gestion de groupe : « un véritable défi d’ingénierie pédagogique à relever ».

 

Un outil précieux

Une fois ces phases de diagnostic achevées le jeune était orienté vers différentes modalités de sortie du dispositif : consolidation des savoirs de base, immersion complémentaire en entreprise pour une période de mise en situation en milieu professionnel (PMSMP), entrée en formation qualifiante, accompagnement approfondi, voire emploi sous forme de CDD ou en intérim.


« Le diagnostic des aptitudes et compétences du jeune pris en charge réalisé par l’Afpa est un outillage précieux pour le prescripteur qui peut le valoriser auprès d’un employeur et il agit comme un révélateur pour le jeune qui prend confiance dans ses capacités et se trouve en position de faire » analyse Francine Mayer.


A l’été 2017 520 jeunes avaient été accompagnés par le dispositif pour un nombre total attendu de 635 personnes en fin d’année. Un nouvel appel à projets sera lancé en novembre pour renouveler l’IEJ sur un territoire géographique élargi à l’Alsace.