En bref
Après 20 ans passés dans l’univers de la mode, Pierre Dupont décide de changer d’horizon. À la suite d’une reconversion entreprise au centre de Toulon-La Valette, il est aujourd’hui ferronnier d’art.
Au début des années 2000, Pierre Dupont, photographe de mode, troque ses appareils photos contre une forge, un marteau, des pinces... « À 40 ans, j’ai eu envie de changer de métier. L’univers de la mode avait évolué et ne me convenait plus. Je voulais un métier manuel. J’ai d’abord pensé au travail du bois, puis j’ai finalement choisi celui du métal. Moins difficile à appréhender et aux débouchés plus nombreux », explique Pierre Dupont, aujourd’hui artisan d’art installé dans l’Orne.
Une reconversion professionnelle réussie
En 1999, il entreprend un stage de ferronnier au centre Afpa de Toulon-La Valette. Comme, il résidait à Paris, il réalise sa période d’application dans une entreprise Montreuilloise (Seine-Saint-Denis), la Boîte à fer. Son titre en poche, Pierre y travaillera durant deux ans. Puis, à 45 ans, sur les conseils de son patron qui lui prête une partie de son atelier, il s’installe à son compte.
Le coût d’un atelier sur Paris étant très élevé, Pierre s’installe en Normandie, à Soligny-la-Trappe (Orne) où il possède une résidence secondaire. « Après une période de location, j’ai pu acquérir un atelier d’environ 300 m2. Je travaille uniquement sur commandes de particuliers, d’entreprises ou d’architectes, soit localement ou sur Paris. »
Il fait également partie d’une association d’artisans d’art, Un jour, un artisan, qui possède une boutique à Paris. « Il s’agit d’un lieu partagé qui permet à chacun de nous, nous sommes une trentaine à exposer, d’avoir pignon sur rue avec une adresse parisienne pour un loyer modique. C’est important pour la clientèle », assure-t-il.
Son travail reconnu jusqu'en terre russe
Puis, un jour, le président de l’association organise un voyage en Russie avec les artisans. Pierre exposera durant 2 ans à Moscou et à Kaliningrad, ville sur la mer baltique. C’est le début d’une série de voyages en Russie. Il y fait la connaissance de Pavel Pryakine, président de la Ligue des forgerons de Moscou, qui lui propose de visiter des ateliers et de rencontrer des forgerons russes. C’est ainsi qu’il a été invité à participer à la réalisation de grille pour le musée Ambre jaune de Kaliningrad.
Depuis, des échanges réguliers se poursuivent avec la Russie. Cet été, il a participé à un festival en République de Komis (au nord-est de Moscou), sur le thème de la “légende de l’homme de fer”.
La formation tout au long de la vie
Pierre est également membres de l’Ifram (Institut de Formation et de Recherche pour les Artisanats des Métaux), et à ce titre, participe à des échanges avec des professionnels des métaux de toutes nationalités, à des salons de fèvres (ouvriers travaillant le fer).
« Le réseau des associations est très utile, il permet de se faire connaître et facilite le développement de l’activité. C’est également très enrichissant de rencontrer d’autres artisans et d’échanger sur nos pratiques », souligne Pierre, heureux de cette nouvelle vie.