En bref
Après une carrière bien remplie, Philippe Defecque forme depuis 11 ans les futurs agents de propreté et d’hygiène. Un métier souvent déconsidéré auquel il rend ses lettres de noblesse.
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De vocation contrariée en vocation contrariée, Philippe Defecque a fini par trouver sa voie. Celle du nettoyage industriel, comme on disait avant. « J’ai suivi bêtement des amis de lycée qui avaient suivi une formation d’un an pour devenir superviseur ou inspecteur dans des entreprises de nettoyage », explique-t-il. « Quand ils m’ont dit qu’à 23 ans, ils allaient gérer une équipe de 70 personnes, ça m’a convaincu. »
Manager propreté et hygiène à 23 ans
Pendant un an, Philippe Defecque a appris « un vrai métier » : les trois premiers mois, il a appris les bases du métier d’agent de propreté et d’hygiène, puis celles du m étier de chef d’équipe et enfin celles de superviseur. « Ce qui m’a plu, c’est l’alternance entre la théorie et les stages pratiques. A la fin de la formation, j’étais opérationnel. C’est ce qui m’avait manqué auparavant.»
Plutôt bon élève, Philippe Defecque a été poussé à poursuivre ses études le plus loin possible : « Je voulais faire un BEP et travailler dans le bâtiment, j’ai eu un bac électrotechnique et un BTS en maintenance industrielle. Mais ça ne me plaisait pas. »
Son diplôme en poche, ce Picard d’origine, retourne dans son région, à Amiens plus précisément. Embauché comme inspecteur chez Onet, une des plus grandes entreprises du secteur, il gère 70 agents de propreté et d’hygiène, 5 chefs d’équipe travaillant sur 50 sites. « Je n’avais pas d’horaire. Il fallait être tout le temps sur le pont. »
Pour raisons familiales, Philippe Defecque part en Ile-de-France et trouve un poste de superviseur technique pour une entreprise de désinfection, dératisation et désinsectisation, « les 3D ». Sous ses ordres, 9 techniciens. Et 1600 clients (écoles, hôtels, restaurants…) à satisfaire. « J’ai exercé seulement 13 mois. Trop de bureau. Je suis quelqu’un de terrain, j’aime bouger. »
Et formateur propreté et hygiène à 33 ans
A la trentaine, Philippe Defecque entame un nouveau virage professionnel. Il devient formateur d’agent de propreté et d’hygiène pour la branche professionnelle. Puis il entend parler de l’ouverture prochaine d’un centre Afpa à Gonesse. C’était en 2005. « Maintenant, je suis le plus ancien de Gonesse. » Il met en place la formation d’agent de propreté et d’hygiène, achète le matériel…
Depuis 11 ans, il éprouve le même plaisir, la même passion à former à ce « métier mal perçu mais indispensable.» « Sans agent de propreté et d’hygiène, il n’y a pas d’hygiène. Et l’hygiène, c’est la base. Sans hygiène, on ne vit pas », affirme-t-il.
Pendant 3 mois, Philippe Defecque va apprendre à ses stagiaires, majoritairement des femmes, qu’être agent de propreté et d’hygiène, c’est avoir un vrai métier entre les mains et pas simplement faire le ménage. « Faire le ménage, nettoyer, c’est à la maison », assène-t-il.
Agent de propreté et d'hygiène : un vrai métier
« Les agents apportent propreté et hygiène dans les locaux. La propreté, c’est visuel. C’est éliminer avec un détergent les tâches, les salissures, les traces, la poussière. L’hygiène, c’est l’étape suivante. On dépoussière la pièce, on lave, on applique un désinfectant, on le laisse agir, on rince. Les bactéries sont tuées. »
Carrelage, marbre, grès cérame ou émaillé, linoléum, moquette, lavage des vitres à la française ou à l’américaine… les stagiaires apprennent à entretenir différentes surfaces et à utiliser produits et machines spécifiques : monobrosses basses et hautes vitesses, autolaveuses, injecteur-extracteur, aspirateurs mixtes ou laveurs haute pression…
Au-delà des techniques, les futurs agents de propreté et d’hygiène doivent avoir du recul sur leur travail et savoir l’analyser. « Ils ne doivent pas appliquer bêtement mais réfléchir et comprendre quand et pourquoi ils ont fait telle erreur », indique Philippe Defecque.
C’est pourquoi, il les initie en début de formation à la chimie : potentiel d’hydrogène pH) et surtout aux 4 facteurs à prendre en compte :
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Chimie : à mauvais produit, mauvais nettoyage,
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Température : 37°c est la température idéale pour nettoyer une surface,
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Temps d’action : laisser agir pour être plus efficace,
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Action mécanique : ou la pression exercée sur la surface.
Puis il enchaîne avec les normes qualité, les protocoles et la traçabilité, le respect de l’environnement avec le bionettoyage et les environnements spécifiques (hôpital, laboratoire, salle blanche, agroalimentaire…). Les stagiaires mettent ensuite en pratique lors d’un stage d’un mois. « Les stagiaires, sans contrainte familiale, motivés, ponctuels, autonomes et ayant le permis ont de grandes possibilités de décrocher un emploi. Car les vrais professionnels sont rares», affirme Philippe Defecque.