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Mieux comprendre l’orientation tout au long de la vie
Le Lab’Ho, laboratoire de recherche du groupe Adecco, a lancé une étude sur l’orientation avec la collaboration de l’Afpa*, du FAF.TT, d’Opcalia, de l’Aforp, de la région Île-de-France et le soutien de la fondationThe Adecco Group. Une étude qui fait écho à la réforme de la formation professionnelle, traduite dans la loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, réformant notamment le “conseil en évolution professionnelle”, créé par la loi du 5 mars 2014. Explications avec Cécile Mathivet, directrice du Lab’Ho.
En quelques mots, pouvez-vous nous présenter le Lab’Ho ?
Le Lab’Ho, créé en 1996 a été actif jusqu’en 2008, puis relancé en 2014. Il a pour objet de produire de la connaissance dans un but d’intérêt général, en lien avec l’emploi et les trajectoires professionnelles. Une quinzaine d’études a déjà été produite depuis 2014. Chacune d’elle associe un statisticien, un rédacteur, des entreprises clientes ou organismes partenaires.
L’Afpa a déjà a participé à une précédente étude, publiée en juin 2018, consacrée à l’insertion professionnelle des réfugiés. Nos travaux sont disponibles sur notre site internet et sont également diffusés lors de conférences ou séminaires que nous organisons à la demande d’entreprises ou de partenaires.
Quel est l’objectif de cette étude sur l’orientation tout au long de la vie ?
Lorsque l’on parle d’orientation, on fait surtout référence aux étudiants mais quasiment jamais aux adultes. Or, on constate aujourd’hui qu’une compétence a une durée de vie de 5 ans, contre 30 ans dans les années 80, que sous l’impact des différentes formes d’emploi, de la robotisation… il y a inadéquation entre les besoins en compétences des entreprises et les compétences disponibles sur le marché du travail.
La question de l’orientation se pose alors : comment former les bonnes personnes au bon métier ? L’orientation tout au long de la vie est différente de l’orientation initiale, elle doit prendre en compte les savoir-faire de la personne, acquis et maîtrisés en milieu professionnel et/ou social, mais aussi ses savoir-être. La mobilité professionnelle peut également avoir des impacts personnels dont il faut tenir compte. Il faut aider l’individu à faire le bon choix et l’accompagner tout au long de processus d’orientation où la formation joue un rôle central.
Quelle est la relation entre l’orientation et la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel ?
Cette loi vise à rendre l’individu autonome dans ses choix afin de se réaliser dans son travail. La compétence d’orientation devient donc une compétence nécessaire pour réussir son parcours professionnel. Elle prévoit, entre autres nouvelles mesures, une évolution du conseil en évolution professionnelle (CEP), avec une mise en concurrence dans le choix des opérateurs régionaux devant rendre ce service.
Créé par la loi du 5 mars 2014, le CEP est un dispositif d’accompagnement gratuit et personnalisé qui s’adresse à toute personne désireuse de faire le point sur sa situation professionnelle et, si besoin, d’établir un projet de reconversion, reprise ou création d'activité... Le CEP est une solution pour accompagner les actifs dans la formulation de leur choix. Pour autant, il est peu connu des actifs et donc pas assez utilisé. Notre enquête réalisée sur un panel représentatif de 1000 personnes montre qu’aujourd’hui 52 % des personnes aimerait changer de métier et 73 % d’entre elles envisagent de se faire accompagner durant leur transition.
On parle d’orientation mais aussi d’accompagnement : quelle différence ?
La frontière entre les deux est ténue. Comme je l’évoquais plus haut, quand on parle d’orientation, on fait souvent référence à l’orientation initiale, scolaire. Concernant l’orientation des actifs, qui peut être choisie ou subie, on parle plutôt d’accompagnement car il faut donner les moyens à l’individu d’être acteur de sa transition professionnelle, et cela pour plusieurs raisons : le mettre en confiance pour garantir autant que possible la réussite de son projet, lever les freins dits « périphériques » et notamment celui de la mobilité géographique par exemple.
Pourquoi avoir sollicité l’Afpa pour participer à cette étude ? Et, selon vous, quelle est sa légitimité pour parler d’orientation ?
Nous avons besoin de comprendre avec tous les acteurs comment accompagner les actifs dans leur choix pour les mettre en adéquation avec les besoins des entreprises. Pour cela, les enjeux de formation sont énormes. L’Afpa est un partenaire historique d’Adecco, d’Humando et du Lab’Ho. Son implantation territoriale, son positionnement en appui des opérateurs du CEP et l’offre d’accompagnement qu’elle met en place, font de l’Afpa un acteur incontournable, elle a donc toute sa place dans le débat.
Consulter la synthèse de l'étude