En bref
« A la fin de la formation, nos stagiaires maîtrisent à la fois les machines conventionnelles et les machines à commande numérique. Cette double compétence est un atout vis-à-vis des recruteurs », Thierry Mahé, formateur usinage à l’Afpa de Brive-la-Gaillarde depuis le 1er juillet.
Déjà formateur aux métiers de tourneur, fraiseur sur machines conventionnelles et à commande numérique, technicien d’atelier usinage, Thierry Mahé devrait former également les futurs opérateurs régleur en usinage. « C’est une demande forte des entreprises limousines. »
Tourneur, fraiseur, technicien : quelles différences ?
Le tourneur comme le fraiseur réalise des pièces unitaires ou en petite série mais « pour schématiser à l’extrême, les pièces fraisées sont en forme de prisme et les pièces tournées en forme conique, cylindrique ou de vis. Ces pièces sont en acier, acier inoxydable, bronze ou aluminium. La fonction de technicien d’atelier en usinage est plus polyvalente. Il doit savoir régler, mettre au point, optimiser la fabrication de pièces et gérer les aléas », explique-t-il. Le tourneur comme le fraiseur travaillent sur des machines conventionnelles et des machines à commande numérique. Les mouvements des premières sont commandés manuellement, les secondes permettent d’usiner des formes complexes sans démontage, de travailler sur des prototypes ou des séries importantes. « Les premières machines à commande numérique sont apparues dans les années 90 et sont de plus en plus courantes au détriment des machines conventionnelles qui tendent à disparaître », déclare Thierry Mahé.La bosse des maths
Trigonométrie, calcul de côte, de profondeur, de tolérance… « dans ces métiers, on est toujours en train de calculer. En programmation, on travaille en iso, en langage conversationnel, il faut avoir une certaine logique, un certain raisonnement », déclare Thierry Mahé. En plus des mathématiques, des notions de mécanique, d’électricité et une capacité à imaginer le futur objet en 3D sont des plus indéniables.Un métier de plus en plus féminin
Avec l’avènement de la commande numérique, les métiers de l’usinage sont plus accessibles aux femmes : les machines sont carterisées, les risques de brûlure et de choc, les efforts physiques, la saleté, les copeaux dans les ateliers ont quasiment disparu. Parmi les stagiaires de Thierry Mahé, trois sont des filles. « Elles ont plus posées, méticuleuses et une saine compétition s’installe avec les garçons. » Dans les ateliers, les mentalités aussi ont changé. « Certaines entreprises ont 40% de personnel féminin. » Hommes ou femmes, la branche a du mal à recruter sur ces métiers méconnus du grand public. « Quand les stagiaires font leur preuve pendant leur période en entreprise, ils peuvent signer ensuite un CDI ou au moins un CDD. »La formation, et après ?
Après quelques années d’expérience, un fraiseur ou un tourneur peuvent prétendre à des postes d’opérateur sur commande numérique (surtout dans les grandes entreprises), un poste de régleur et terminer par chef d’atelier.Les métiers de l'usinage en vidéo
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