En bref
Laurent Meyer est formateur de techniciens de traitement des eaux en Corse : un métier mal connu, qui possède pourtant sa part de magie. Le traitement des eaux fait partie des métiers fondamentaux de l'économie circulaire.
Laurent Meyer est formateur de techniciens de traitement des eaux. 15 ans d’expérience comme Ingénieur chargé d’affaires en bureau d’études, dans le même domaine, ont forgé sa connaissance du métier : il connaît sur le bout des doigts le fonctionnement d’un centre de traitement des eaux, les circuits que parcourt l’eau, les techniques à exploiter. En 2008, il a souhaité se rapprocher de la pratique du terrain : il est devenu formateur.
Formateur et stagiaires travaillent ensemble
Ses deux premières années de formateur, Laurent Meyer les a consacrées à l’élaboration de ses techniques pédagogiques. Inspiré par sa pratique des audits en bureau d’études (iso 17025), il a instauré pour ses stagiaires un « programme pédagogique fondé sur la traçabilité », explique-t-il.
Le principe ? Le formateur place des binômes de stagiaires sur une machine, et leur enseigne la tâche qu’ils doivent y accomplir ; chaque binôme est placé à un poste différent ; aux stagiaires ensuite d’enseigner aux autres la pratique qu’ils ont assimilée. La boucle est contrôlée par Laurent Meyer, il garde trace de tous les contenus enseignés et veille à la mise à niveau des stagiaires. « Je joue le chef d’orchestre de l’ensemble, en fait ! »
« Avant de mettre ce programme de travail en place, j’avais parfois du mal à motiver tous mes stagiaires : il y en avait toujours pour discuter au fond de la salle. Maintenant au contraire, ils sont tous directement impliqués ! » développe Laurent Meyer. « Mieux encore : je peux me concentrer sur les stagiaires qui sont en difficulté. Je les place sur un poste vraiment important. Devoir expliquer la tâche aux autres les aide à l’assimiler eux-mêmes – à la fin, je suis sûr qu’ils la maîtrisent. »
Des futurs techniciens de traitement des eaux parés au métier
Le plateau pédagogique de Corte fait 300m². C’est un grand avantage pour la formation : « quand un stagiaire a besoin de changer de tâche, je peux l’envoyer dans une autre salle – ça me permet une grande souplesse dans la gestion des cours ». Autre atout conséquent du centre : les stagiaires travaillent avec de la véritable eau usée urbaine. « C’est très important pour les stagiaires », explique le formateur, « car ils sont vraiment préparés. Ils s’habituent aux odeurs et voient évoluer les matières dans le temps. Une telle expérience change tout pour eux au moment de l’embauche ».
50% des stagiaires que Laurent Meyer a recontactés 6 mois après leur formation étaient en poste, certains en CDD, d’autres en CDI. Sur les 5 stagiaires en contrat de professionnalisation qu’il avait en charge l’année dernière, 4 sont également embauchés. Sur la trentaine de personnes qui travaillent généralement dans un centre de traitement des eaux, le tiers sont des techniciens.
Le métier n’est pas toujours facile ; pour Laurent Meyer, la principale difficulté réside dans la variété des connaissances à accumuler. « Vous devez être à l’aise aussi bien en chimie qu’en électro-technique dans ce métier – cette exigence de polyvalence ne plaît pas à tout le monde », développe-t-il.
En revanche, le formateur constate que ses stagiaires éprouvent un véritable plaisir à transformer l’eau : « elle arrive sale, on la traite, elle ressort belle et propre à l’alimentation ou à rejoindre les poissons. Dans le métier, il y a cette puissance de rendre l’eau belle. » explique Laurent Meyer.
Développement durable du traitement de l’eau
Avoir un impact positif sur l’environnement, concret et immédiatement visible : c’est le quotidien d’un technicien du traitement des eaux. C’est un métier qui par sa nature-même appartient à l’économie circulaire et au développement durable.
Les évolutions du métier renforcent encore cette appartenance : tous les procédés techniques sont optimisés pour réduire les consommations d’électricité et d’eau potable, les produits nocifs sont remplacés, les pertes d’eau dans les réseaux de distributions sont minimisées.
Si la formation n’est pas spécifiquement dédiée aux procédés écologiques du traitement des eaux, elle initie tous les stagiaires aux procédés à connaître, comme l’épuration par les plantes (roseaux). Aux stagiaires ensuite d’encourager ces pratiques !