En bref
À plus de 50 ans, après une interruption de vie professionnelle de plus de 10 ans, Laurence Jérôme est de nouveau dans la vie active. L’étincelle ? Une formation de peintre en décors suivie au centre Afpa de Bordeaux-Caudéran.
Une artiste née
« Elle a un talent exceptionnel, je n’ai jamais rencontré de stagiaire aussi doué ! », assure David Marquet, formateur peintre en décors au centre de Bordeaux-Caudéran, en parlant de Laurence Jérôme.
Diplômée de l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art Olivier de Serre de Paris, Laurence débute sa vie professionnelle dans la publicité. « Je n’y suis pas restée longtemps, trop de pression et de compétition, cet univers n’était pas le mien », reconnaît-elle. Elle enchaîne avec un emploi de dessinatrice de papiers peints, tissus d’ameublement et de linge de maison pour une entreprise située dans l’Oise.
Priorité à la vie familiale
La vie suit son court, un mariage, un déménagement à Libourne, en Gironde, pour suivre son mari, la naissance de ses enfants, dont l’un est autiste et nécessite beaucoup d’attention.
Pendant plus de 10 ans, Laurence a quasiment cessé de travailler. « Au début des années 2000, j’ai été peintre à domicile pour les Tapisseries d’art d’Aubusson. Mais j’ai arrêté car cela grognait à la maison, pas assez disponible, pas assez payée… », se souvient-elle.
Un divorce l’a finalement obligée à reprendre une activité salariée. « Mais en 10 ans, les techniques de PAO* ont évolué, impossible pour moi de reprendre là où je m’étais arrêtée. »
Pôle emploi lui propose un premier stage dans ce domaine, mais à Pau. Inaccessible pour elle compte tenu de ses obligations familiales. Alors, elle donne bénévolement des cours d’arts plastiques au sein d’associations et continue de pratiquer la peinture et la gravure.
La formation de peintre en décors, une bouffée d’oxygène
Puis, sur les conseils d’une amie, elle découvre la formation de peintre en décors proposée par le centre de Bordeaux-Caudéran. Elle se réinscrit à Pôle emploi en septembre 2012 et trois mois plus tard, elle démarre son stage qu’elle a achevé en août 2013.
Cela a été difficile, à cause des trajets, de l’organisation familiale qu’il a fallu mettre en place. « Mais j’étais déterminée, je sortais de chez moi, je faisais quelque chose que j’aimais réellement, je revivais, encouragée par un formateur très compétent et stimulant. Ce stage a été une véritable bouffée d’oxygène », raconte-t-elle.
Laurence sait qu’elle aura du mal à vivre de son métier. Alors, après sa formation, elle prend un emploi d’auxiliaire de vie scolaire en contrat aidé de deux ans pour assurer un minimum vital et se donner le temps de réfléchir au chemin à prendre. Cela lui a permis d’exercer un peu son art chez des amis et de se constituer un book.
« À l’issue de mon contrat qui se termine en janvier 2016, je compte m’installer en auto-entrepreneur et m’appuyer sur ce book pour démarcher des architectes d’intérieur ou de grandes sociétés du bâtiment. Je sais que cela sera dur, ce métier fonctionne beaucoup par le bouche-à-oreille mais j’ai besoin d’avancer, et je suis confiante. »
* Publication assistée par ordinateur.