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Fil info 28/10/2015

L’industrie au quotidien : comment sont fabriqués les sièges automobiles en cuir ?

Vélos, toboggans, cannes à pêche, prothèses médicales, habillage pour les voitures et les transports en commun, aménagement pour les cabines d’avion, peinture, parfums, DVD, écrans plasma… tous ces objets de notre quotidien sont pensés et conçus par les professionnels de l’industrie. Aujourd’hui, Eric Oulhen, formateur sellier garnisseur et 3eme génération d’artisan sellier-garnisseur, nous explique la conception d’un siège automobile en cuir.

La sellerie, kesako ?

Le métier de sellier se décline en 4 spécialités : sellier bourrelier, sellier garnisseur, sellier harnacheur et sellier maroquinier. L’automobile, le nautisme, l’aéronautique,  les loisirs et  le secteur du plein air ont souvent recours à des selliers. Les ateliers sont pour la plupart industriels, sauf ceux de l'automobile de luxe qui exécutent le travail à la commande et sur mesure.

Focus sur la sellerie automobile

Le sellier garnisseur est un ouvrier qualifié qui confectionne, à l'unité ou en petites séries, des sièges, des habillages, aménagements intérieurs pour les véhicules automobiles ainsi que des capotes de cabriolets.

Les grands constructeurs automobiles proposent deplus en plus souvent des garnitures cuir partielles ou totales des sièges de l’habitacle ou d’éléments comme le volant, la planche de bord, contreportes… Les marques de luxe (Ferrari, Bentley, Maserati…) utilisent des cuirs de très grandes qualités pour leurs modèles exclusifs. Certains modèles nécessitent jusqu’à plus de 10 peaux.

Un marché de niche : celui des collectionneurs qui ne demandent que du sur-mesure et nécessite beaucoup de préparation.  « La demande ne cesse de d’augmenter mais il y a de moins en moins d’artisans », déclare Eric Oulhen.

Comment est fabriqué un siège automobile en cuir ?

Cahier des charges et gabarit
 « Le client nous transmet un cahier des charges qui porte essentiellement sur la sécurité et l’ergonomie. A partir de ce cahier des charges, un prototype est réalisé. S’il convient aux clients, un gabarit est conçu », explique Eric Oulhen.

Le sellier-garnisseur  découpe le gabarit sur les peaux de cuir. Après avoir placé la mousse sur l’ossature ou éventuellement la carcasse le sellier prend une toile blanche et lui fait épouser la forme à habiller. La toile blanche étant souple suit fidèlement les galbes. Le sellier peut utiliser aussi du papier kraft pour cette opération.
Choix des matériaux
Cuir, cuir perforé, cuir Alcantara,  skaï mais aussi pour les véhicules haut de gamme, des peaux exotiques comme le crocodile… « Il faut que cela soit hors-norme. »
Confection
Dans les grandes entreprises, le sellier-garnisseur fait appel à une couturière qui lui fabrique une série de 20 à 30 pièces.  « Un accoudoir est fabriqué en 20/30 minutes ; un siège baquet peut prendre 8 heures », précise Eric Oulhen. 

Dans une petite entreprise, le sellier-garnisseur assemble lui-même les pièces de cuir, ajoute des morceaux de mousse. « La mousse peut être plus ou moins dure. Maintenant, et notamment sur les Twingo, on utilise de plus en plus de mousse injectée, déjà formée, qui ne nécessite aucune couture. C’est un manque à gagner pour la profession. »

En plus de la couture simple, un sellier-garnisseur peut procéder à la couture rabattue, la double couture ou le passepoil, des types de couture plus esthétiques.
Garnissage et finitions
Le sellier-garnisseur rend au siège sa forme d’origine en tirant, tendant le cuir afin qu’il épouse parfaitement la forme du siège et d’amener les coutures à leurs emplacements exacts. La finition des coutures est un travail très rigoureux.

Les coutures ne doivent pas se détériorer au fil des années.
Le sellier-garnisseur peut être amené à réaliser une teinture. Pour redonner de la souplesse à des intérieurs fatigués, il utilise de la graisse ou del’ huile pied de bœuf.
Contrôle et remontage
Le sellier-garnisseur contrôle son travail et effectue le montage. « Ce n’est pas un métier alimentaire. C’est presque un métier d’art. Il faut avoir le goût du travail bien fait et parfois accepter de recommencer de A à Z. »