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Témoignage 24/06/2019

L’accueil de primo-arrivants, une autre forme d’utilité sociale

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Michel Vanzo

 

directeur du centre Afpa de Bayonne

« Nous les aidons à acquérir notre langue, à définir leur projet professionnel et les moyens à mettre en œuvre pour le réaliser »

En bref

Dans la lignée du programme Hope, “Une voix-e vers l’emploi”, est un dispositif sur mesure proposé par l’Afpa pour faciliter l’insertion des primo-arrivants. Michel Vanzo, directeur du centre de Bayonne, témoigne de l’action menée dans son établissement.

En quoi consiste le dispositif Une voix-e vers l’emploi ?

Une voix-e vers l’emploi est très différent du programme Hope car la formation n’est pas l’objectif premier. Là, nous sommes sur des prestations d’accompagnement qui visent l’insertion linguistique et économique durable des primo-arrivants, et prioritairement des femmes. Nous les aidons à acquérir notre langue, à définir leur projet professionnel et les moyens à mettre en œuvre pour le réaliser, grâce à la VAE par exemple.

 

Comment avez-vous organisé la mise en œuvre de ce dispositif ?

C’était un peu complexe, il nous a fallu créer un nouveau réseau de partenaires. Nous travaillons désormais beaucoup avec les acteurs sociaux du territoire tels que les centres sociaux, le Cada (Centre d’accueil de demandeurs d’asile), la Croix rouge… car les primo-arrivants constituent un public très difficile à capter. Nous organisons pour nos partenaires des séances d’information collective afin de leur présenter et de promouvoir ce dispositif et leur permettre, à leur tour, de faire de même en direction des personnes qu’ils reçoivent.

 

Concrètement, comment se déroule l’accueil de ces personnes dans le centre ?

Elles viennent au centre à raison de deux jours par semaine durant trois mois pour participer à des ateliers. Elles sont prises en charge par l’équipe déjà mobilisée sur le programme Hope qui, en travaillant le Français langue étrangère, a l’expérience de publics non francophones. Des ateliers de découverte du métier sont proposés aux personnes ainsi que différents travaux permettant l’acquisition du français.

Le premier groupe est arrivé au centre de Bayonne fin 2018, le troisième est entré début juin 2019. Nous avons déjà accueilli neuf femmes à Bayonne et huit personnes à Pau, dont deux hommes. Beaucoup d’entre elles ont des niveaux d’études équivalant chez nous à un bac + 4 ou bac + 5, une journaliste, une traductrice, une autre faisait du doublage de voix pour des films d’animation par exemple. Elles ont plus tendance à s’orienter vers la création d’entreprise.

Une voix-e vers l’emploi est aussi l’occasion d’accueillir différents professionnels de l’accueil des primo-arrivants. Les équipes du centre, et notamment les formateurs, travaillent en étroite collaboration avec eux sur les projets professionnels des personnes et des liens forts se nouent.

 

Que tirez-vous de cette expérience pour le centre ?

Avec le dispositif Une voix-e vers l’emploi, nous sommes bien dans les missions de l’Afpa qui consistent à accompagner les personnes vers l’emploi, d’accueillir tous publics sans discrimination. C’est une expérience très enrichissante à deux niveaux : le premier, parce que nous créons des liens ou les resserrons avec divers acteurs sociaux du territoire, le second, cela favorise le développement de nouveaux modes de travail.

C’est aussi une autre façon de faire la preuve de l’utilité sociale de l’Afpa !

 

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