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Fil info 27/12/2019

Ingénierie - Les Titres Professionnels évoluent avec les besoins des entreprises

Les Titres Professionnels du ministère du travail, auxquels préparent les formations qualifiantes de l’Afpa, évoluent régulièrement pour mieux répondre aux besoins des entreprises et aux évolutions des emplois, des métiers et des compétences. Illustration avec trois Titres Professionnels préparés en Bourgogne-Franche-Comté et révisés en 2018 : Développeur web et web mobile, Contrôleur technique de véhicules légers, Installateur de réseaux de télécommunications.

Ingénierie - Les Titres Professionnels évoluent avec les besoins des entreprises
Ce sont les ingénieurs de formation des bureaux d’étude de l’Afpa, les « départements sectoriels », qui sont en charge de la conception et de l’ingénierie des 235 Titres du ministère du travail. Cela relève des missions de service public que l’Etat confie à l’Afpa. La DGEFP, Délégation Générale à l'Emploi et à la Formation Professionnelle, pilote le processus de contrôle, de validation et de décision relatif à ce travail d’ingénierie. Elle s’appuie, pour cela sur sept Commissions Professionnelles Consultatives  (CPC), qu’elle réunit régulièrement, avec des ordres du jour de création, d’actualisation et de suppression de titres.
 
Chaque Titre doit obligatoirement être révisé et actualisé au maximum tous les cinq ans (article R335-21 du code de l’éducation), afin de s’assurer qu’il réponde toujours bien aux besoins des entreprises. Un travail de veille active et d’analyse du travail permet d’identifier les évolutions des emplois et des compétences et conduit régulièrement à modifier les référentiels . 
 
Trois exemples récents, parmi les Titres préparés dans les centres de formation de l’Afpa en Bourgogne-Franche-Comté, illustrent comment cette démarche fait du Titre Professionnel une certification en phase avec les évolutions des métiers et des emplois.

 

Le Titre Professionnel « Développeur logiciel » devient « développeur web et web mobile »

L’analyse du métier de développeur logiciel, depuis la dernière révision du Titre, a conduit à plusieurs constats : 
 
  • La demande de développement et de maintenance d’applications de type desktop chute au profit d’applications web. Les nouvelles applications développées sont en très grande majorité des applications web.
  • La cybersécurité est devenue stratégique. L’utilisateur d’une application attend d’elle qu’elle soit sans faille et ne compromette pas le Système d’Information. Les principes de sécurisation doivent être appliqués tout au long du processus de développement pour être efficaces.
  • Les particuliers et les entreprises utilisent de plus en plus d’objets connectés qui peuvent communiquer avec des applications web. Le développeur est amené à diversifier les sources de données à récupérer et à traiter cela de façon sécurisée.
  • De plus en plus de données non structurées et massives existent dans les systèmes d’informations et sont stockées dans des bases de données non relationnelles. Le développeur doit être capable d’accéder à ces données afin de les mettre à jour.
Chacune de ces observations a conduit à des évolutions du référentiel de compétences du Titre professionnel révisé en 2018 : recentrage sur les compétences en développement web, intégration des savoir et savoir-faire en terme de cybersécurité selon les recommandations de l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Informations (ANSSI), ajout de nouvelles compétences liées aux objets connectés et actualisation des compétences concernant l’accès aux données et la création de bases de données.
 
Des modifications suffisamment importantes pour qu’elles se traduisent par une modification du libellé du Titre Professionnel qui devient « développeur web et web mobile », plus en phase avec l’évolution récente du métier.
 

Le Titre Professionnel « Contrôleur technique automobile » devient « Contrôleur technique de véhicules légers »

Ici, c’est une évolution réglementaire qui conduit à faire évoluer le Titre Professionnel. La révision du Titre est, en effet, consécutive au changement de réglementation sur le contrôle technique des véhicules qui s’opère en application de la directive européenne 2014/45/UE visant à harmoniser les règles applicables au contrôle technique des véhicules sur le territoire européen.
 
La principale réforme apportée par la directive européenne transposée dans le droit français concerne la posture même du contrôleur technique : le contrôle technique ne doit plus se limiter à un simple constat des défauts mais à une analyse des défauts et à un jugement professionnel d'un niveau de dangerosité présent et futur. C'est cette dernière exigence qui impacte le plus le métier de contrôleur technique aujourd'hui, bien plus que l’augmentation du nombre de points de contrôle et des contre-visites. Elle nécessite, selon le ministère de l'environnement, une qualification plus élevée par rapport aux règlements actuels.
 
Ces évolutions ont conduit à revaloriser le Titre Professionnel du niveau V (équivalent au niveau CAP) vers le niveau IV (équivalent au niveau Bac Pro), à revoir l’organisation générale du Titre qui passe de deux à une seule activité type (chaque activité type devant correspondre à un niveau d’employabilité), à faire évoluer le référentiel de compétences en fonction de ce changement de posture attendu et à modifier le libellé du Titre qui devient « Contrôleur technique de véhicules légers ».
 

Le Titre Professionnel « Installateur de réseaux câblés de communications » devient « Installateur de réseaux de télécommunication »

La principale évolution de l'emploi constatée depuis la précédente révision, en 2013, du Titre « Installateur de réseaux câblés de communications » est un accroissement important du déploiement des réseaux très haut débit optiques (FTTH) au détriment de la Boucle Locale Cuivre multipaire traditionnelle (Réseau Téléphonique Commuté et xDSL). Cette évolution s'inscrit dans le cadre du plan THD 2022 initié par l'État en 2013, et de l'extinction progressive du Réseau Téléphonique Commuté annoncée dernièrement. 
 
Les conséquences générales sur l'emploi sont :
  • la prépondérance de la maîtrise de la fibre optique ;
  • le glissement des activités sur les réseaux cuivre qui s'orientent de plus en plus vers la maintenance, en cessant le déploiement massif de réseaux neufs ;
  • l'émergence d'emplois d'installateurs et de techniciens spécialisés en fibre optique.
A l’occasion de la révision du Titre de 2018, le référentiel des activités types et des compétences, intègre cette évolution en séparant clairement les réseaux à technologie cuivre, où les compétences en maintenance occupent une place plus importante, et les réseaux à technologie optique.
 
L'appellation "Réseaux câblés de communications" n'est pas spontanément utilisée par les entreprises où elle évoque plutôt les "réseaux câblés" urbains qui fleurirent en France dans les années 1980-1990 (réseaux souvent coaxiaux) ou les réseaux privés d'entreprise (type RLE-LAN). Aussi est-elle remplacée dans le nouveau libellé du Titre Professionnel par l’appellation « réseaux de télécommunication ».