Et si une auto-école sociale était la solution ?
Haute-Saône. Les difficultés d’insertion professionnelle liées à la mobilité sont récurrentes sur de nombreux bassins d’emploi, malgré l’existence de différentes aides, notamment financières. Face à ce constat, l’Unité départementale 70 de la Direccte Bourgogne-Franche-Comté a demandé à l’Afpa de réaliser une étude de faisabilité sur la création d’une auto-école sociale sur le bassin d’emploi de Vesoul. Il en ressort que le projet répond à un réel besoin sur le territoire, permettant d’apporter un accompagnement transversal pour lever de nombreux freins.
Pour vérifier la pertinence du projet au regard des besoins du bassin, l’enquête a été réalisée auprès des opérateurs du SPE (Service Public de l’Emploi) et des acteurs ayant une connaissance précise et de proximité des publics en difficulté d’insertion.
Le permis de conduire, un frein majeur
Toutes les structures interrogées dans l’enquête estiment que le permis de conduire est un frein majeur à la mobilité. Des difficultés financières empêchent le plus souvent le passage du permis, suivies par des freins psychologiques ou d’apprentissage. La réparation, l’entretien ou l’achat d’un véhicule fiable apparaissent également comme des freins importants à la mobilité.
Même si des offres d’aide à la mobilité existent sur le département et ont été recensés dans l’étude, leur visibilité peut être brouillée par la multiplication des financeurs, des interlocuteurs et des conditions d’éligibilités.
Une action sociale par nature transversale
Un projet d’auto-école sociale sur le territoire permettrait de lever ce premier frein en apportant des solutions de financement adaptées pour les publics en difficulté, mais pas seulement.
« Au-delà d’apporter des solutions de financement, l’auto-école sociale permet aussi de sécuriser le parcours d’apprentissage du permis de conduire des publics en difficulté », souligne Laurence Grizard, Consultante en transitions professionnelles à l’Afpa. « En effet, pour ces publics, par exemple des jeunes sans qualification, mères célibataires, bénéficiaires du RSA ou chômeurs, nouveaux arrivants, personnes en situation de handicap, apprentis…, les difficultés se combinent : économiques, sociales, comportementales, santé, addiction, isolement… Ils peuvent abandonner en cours de passage du permis par manque de motivation, manque de confiance en soi, difficultés à inscrire cet apprentissage dans le temps et dans un objectif global d’insertion socio-professionnelle… Il ne sert à rien de traiter le problème de la santé sans celui des revenus, le problème du travail sans celui du logement etc » !
Une auto-école sociale permet d’apporter une réponse globale et individuelle aux freins identifiés, qu’ils soient financiers, psychologiques, liés à des difficultés d’apprentissage ou comportementales.
« Il va de soi que l’auto-école sociale ne pourra être en mesure de répondre seule à l’ensemble de ces problèmes. Aussi son action dépend d’un réseau étroit de partenaires », souligne Laurence Grizard.
Un réel parcours d’insertion
L’auto-école ne produit ainsi pas du permis pas cher, mais offre l’occasion d’un réel parcours d’insertion. La préparation du permis motive la personne et diminue le risque de « perte de contact ». Elle apporte du temps pour mener une action de suivi personnalisé, global et en profondeur, à condition d’avoir un réseau de partenaires actifs et engagés. L’auto-école sociale n’est pas un prestataire de service, mais devient un partenaire dans l’action.
« L’étude menée montre un vrai consensus sur la faisabilité du projet, sa pertinence sur le territoire et la contribution financière à prévoir pour les apprenants », conclut Laurence Grizard. « L’auto-école sociale apparaît comme une solution pour accompagner les personnes inscrites dans une démarche active d’insertion professionnelle vers une situation d’autonomie en termes de mobilité avec pour objectif final de favoriser l’accès ou le retour à l’emploi et à la formation ».
Vos contacts pour plus d’informations sur le projet d’auto-école sociale
>> Unité Départementale 70 Direccte Bourgogne-Franche-Comté
Christophe Aubergeon, Chargé de développement, de l’emploi et des territoires – 03 63 01 73 61
>> Afpa Bourgogne-Franche-Comté
Laurence Grizard, Consultante en transitions professionnelles - 06 69 74 17 26