En bref
Pour Daniel Pascual, directeur du centre Afpa de Montauban (Tarn-et-Garonne), les formateurs itinérants ne sont rien moins que « les hommes-orchestres de la formation ». Souvent polyvalents, ils peuvent, selon lui, s’adapter à n’importe quelle situation. La preuve avec la formation TIMECA (Technicien d’intervention et de maintenance en conditionnement d’air), qui, dernièrement, a réclamé leur renfort dans le centre montalbanais.
« Pour le directeur de centre que je suis, le Dispositif Itinérants est précieux, car il s’agit d’une ressource en compétences immédiatement adaptable et opérationnelle, qui a une parfaite compréhension des problématiques, des demandes des bénéficiaires et de l’organisation des centres. » Il ne faut pas pousser beaucoup Daniel Pascual, le directeur du centre Afpa de Montauban, pour qu’il parle avec chaleur du Dispositif Itinérants. Récemment encore, il a fait appel à ses ressources pour la formation TIMECA (technicien d’intervention et de maintenance en conditionnement d’air) afin de résoudre un problème bien spécifique.
Répondre aux urgences et porter main-forte aux centres
« La formation TIMECA existe depuis longtemps au centre de Montauban, explique le responsable Tarn-et-Garonnais, mais nous avons sollicité le concours du Dispositif Itinérants car le formateur titulaire devait s’absenter pendant 5 mois. »
Une absence longue qui a nécessité l’arrivée de Bernard Aucremanne, formateur itinérant en froid et climatisation et ancien ingénieur de formation. « Bernard avait trois objectifs, précise le directeur montalbanais : faire un état des lieux, procéder à une réorganisation pédagogique des parcours, et enfin, repérer les ressources nécessaires et mobilisables pour chaque étape. »
Un challenge sur la formation TIMECA : gérer entrées décalées et travaux tournants
Car cette formation de 10 mois, financée par le Conseil régional Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et l’Etat, avait la particularité de s’effectuer sur deux groupes de stagiaires en entrées décalées : alors qu’un premier groupe était déjà en apprentissage depuis 4 mois, un second groupe devait arriver pour démarrer son cursus. « C’est la première fois que je faisais des entrées décalées, constate Bernard Aucremanne, et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est compliqué ! Si ça peut marcher sur les métiers du tertiaire, où on peut donner quelque chose à faire à un groupe et s’occuper, pendant ce temps-là, du second groupe qui vient de commencer la formation, c’est plus difficile avec les métiers techniques, car on est contraints de faire travailler en même temps les deux groupes sur le même plateau technique alors que les besoins sont différents. »
Il faut savoir en effet que pour cette formation, il n’y a pas un poste de travail identique par stagiaire, mais des équipements différents. Ainsi tous les espaces sont utilisés simultanément par l’ensemble des stagiaires, ce qui oblige à réaliser des travaux pratiques tournants. Une contrainte qui a donc amené Bernard Aucremanne, avec l’appui de Yannick Montaigut, ingénieur de formation à la DIIP Froid-Climatisation, et de Bernard Veyret, le manageur de formation du centre de Montauban, à repenser ce double parcours pédagogique afin qu’un seul formateur puisse animer en même temps les différentes séquences de formation pour chaque sous-groupe.
Une course de relais pour des formateurs polyvalents
De plus, la formation TIMECA étant composée de trois technologies différentes (la climatisation proprement dite, le chauffage et les fluides frigorigènes), « Bernard Aucremanne a identifié les périodes où il interviendrait lui-même et sollicité d’autres formateurs au sein du Dispositif pour animer les autres séquences en fonction de leur profil », rappelle Daniel Pascual. C’est ainsi que trois autres formateurs itinérants sont intervenus sur leur champs de compétences en relais de Bernard Aucremanne : Philippe Saunal sur le froid, Christian Lucarini pour la maintenance, et Jean Terrisse, nouvel arrivant sur le Dispositif, qui a pris en charge toute la partie « chaude » de cette formation.
« La difficulté pour les itinérants –mais c’est aussi leur force-, conclut Daniel Pascual, c’est d’être parfois plus polyvalents que les formateurs en place. En fait les itinérants se doivent d’être, en quelque sorte les hommes-orchestres de la formation. Pour moi, le Dispositif Itinérants, c’est un peu la lettre au Père-Noël ! Je fais état de mes besoins au responsable sectoriel du Dispositif et je reçois quelqu’un qui prend immédiatement en main l’outil et les stagiaires ! C’est sans doute là l’une des plus grandes qualités du Dispositif ! En tout cas, pour moi, c’est d’un confort énorme.»
Philippe Lefebvre