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Décryptage 19/11/2016

L'Afpa et ses partenaires engagés auprès des jeunes Neets

On les appelle les « Neets » (Neither in Employment nor in Education or Training - sans emploi, ni en études, ni en formation). Devenus une priorité de la commission européenne depuis 2013, ces jeunes de moins de 26 ans bénéficient d'actions financées par le Fonds social européen (FSE) et l'Etat, ayant pour but leur insertion sociale et/ou professionnelle. En 2015, l'Afpa a été retenue dans le cadre d'un appel à projets lancé par la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi) Picardie pour cette Initiative Emploi des Jeunes (IEJ). Objectif : proposer à ces jeunes une solution d'emploi, de stage, de formation ou d'apprentissage au travers de trois types d'actions : un repérage précoce, un accompagnement personnalisé, des opportunités d'insertion professionnelle.

L'Afpa a ainsi inscrit, depuis 2015, 315 jeunes dans son dispositif original conduit par ses centres d'Amiens, de Beauvais et de Laon. La réponse de l'Afpa repose sur un dispositif innovant : le « Club Altern'Actifs ». Les publics ciblés sont repérés grâce à un partenariat prévu avec les différentes structures des territoires, susceptibles d'être en contact avec eux : Pôle Emploi et les missions locales les CCAS (centres communaux d’action sociale), la Protection judiciaire de la Jeunesse, le Centre régional d’information jeunesse, les CFA (centre de formation des apprentis) ou lycées professionnels, sans oublier l'armée. Le jeune qui devient membre du club est alors accompagné pendant quatre mois (600 heures maximum sur une amplitude de 17 semaines) et se voit proposer un parcours « à la carte », tant en ce qui concerne sa présence, la durée, les objectifs que le contenu de cet accompagnement. Invité à participer à des entretiens et des ateliers pour valider son projet, accompagné dans sa recherche d'emploi, le jeune prend connaissance de différentes formations envisageables (à l'Afpa, mais aussi dans d'autres organismes de la région) et a la possibilité d'intégrer celle qui lui correspond le mieux.

La prise en compte des situations sociales et personnelles de ces jeunes, au-delà de la pure problématique de l'insertion professionnelle, fait également partie intégrante du dispositif. « Cet engagement correspond à l'identité sociale de l'Afpa, estime Carole Kahloun, directrice conseil en formation à Amiens. La Picardie est un territoire qui comprend un grand nombre de jeunes non qualifiés, voire même en situation d'illettrisme. »

Des objectifs atteints

La première phase de l'opération, qui a débuté en mai 2015, était consacrée au repérage des jeunes dans les quartiers ou zones rurales jusqu'alors ignorés. « Nous sommes allés à la rencontre de structures dont les missions premières ne concernent pas spécifiquement l'emploi ou la formation : des clubs sportifs, des associations culturelles ou sociales… » précise Franck Lejeune, au nom prédestiné, ingénieur de formation chef de projet IEJ Picardie.

« Une application Smartphone permet le suivi et la traçabilité du parcours, explique Carole Kahloun. Reliée à une base de données sur Internet, elle capitalise l'ensemble des étapes, le suivi des démarches, les résultats des prestations engagées, le contenu des entretiens. Plus de gestion de papiers ! Le jeune dispose également d'un mot de passe pour accéder à son compte par ordinateur ».

Certains jeunes sont encore en cours de parcours, mais les premiers résultats incitent à l'optimisme. « 26 % d'entre eux ont atteint l'objectif prioritaire du dispositif, en signant un CDI ou un CDD de plus de six mois, ou un contrat d'alternance, et 29 % l'objectif secondaire qui est la signature d'un CDD de moins de six mois, l'engagement dans une formation de pré-qualification, ou dans un contrat aidé » se félicite Franck Lejeune. Ce dispositif qui inclut des aides aux transports mais pas de rémunération, suppose un engagement fort des bénéficiaires dont seulement 20 % ont abandonné en cours de route.

 

Dominique Perez