Témoignage 25/03/2016

Les Victoires : Sébastien Ricard, une reconversion maison

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Sébastien Ricard

  - 37 ans

Auto-entrepreneur en aménagement intérieur

« Je ne lâche jamais rien, ni les gens ni les chantiers ! »

En bref

Tourneur-fraiseur durant 16 ans, Sébastien Ricard a démissionné le jour où il a réalisé que le métier d’aménagement d’intérieur était sa vraie passion. Il a suivi une formation de poseur de menuiserie à l’Afpa de Niort, dans les Deux-Sèvres, avant d’opter pour le régime d’auto-entrepreneur.

Reconstruire sa vie professionnelle n’est jamais chose aisée. Surtout lorsqu’on n’a pas réellement choisi son premier métier. Sébastien Ricard, un Niortais de 37 ans, a obtenu un
BEP de tourneur-fraiseur en 1996 avant d’entrer chez Libner, carrossier poids lourds de Saint-Maixent-l’École (Deux-Sèvres).

Il y reste six ans puis rejoint l’entreprise Letz (affûtage d’outils) où il va travailler dix ans sur des machines à commandes numériques. Cette activité ne le satisfait qu’à moitié. « J’avais envie de sortir du milieu de l’usine, d’être plus autonome et seul décisionnaire de mes actions », confie Sébastien, qui s’est découvert une nouvelle passion.
 

Bricolage maison

En 2007 il achète un terrain pour construire sa maison familiale. Il laisse la réalisation de l’ossature à un groupe d’artisans - le chantier dépassant de loin ses compétences - mais il veut être « le maître d’oeuvre » de toute l’opération, n’hésitant pas à dessiner lui-même les
plans, et surtout, se réservant tout l’aménagement intérieur.

« J’ai toujours été bricoleur, explique-t-il, même si, c’est vrai, je n’avais aucune expérience dans le domaine. J’ai tout appris sur Internet ou en prenant conseil auprès de quelques
copains. Mais quand j’ai reçu les palettes de matériel et que j’ai constaté le volume que cela représentait, je me suis assis et, pendant un quart d’heure, j’ai pris ma tête entre mes mains en me disant que je venais de me mettre dans une drôle de galère ! »


Le chantier est achevé en décembre 2007, et c’est pour lui une véritable révélation. « J’avais adoré ça, même si ça n’a pas toujours été facile. Il faut dire que je mets toujours un point d’honneur à aller au bout de ce que j’entreprends. » Une ténacité et un
jusqu’au-boutisme qui vont le conduire, de 2010 à 2011, à ajouter un étage complet à sa maison !  « C’est à ce momentlà, confie-t-il, que l’idée m’est venue d’en faire éventuellement mon métier. »
 

Un stage déterminant

En septembre 2013, toujours salarié, il effectue un bilan de compétences qui corrobore
une possibilité de reconversion dans l’aménagement intérieur. Sébastien suit alors, dans le cadre d’un CIF (congé individuel de formation), une formation de poseur de menuiserie et aménagement intérieur de six mois à l’Afpa de Niort, assortie de deux stages en entreprise.

Pour Sébastien, l’essai est tellement concluant que, faute de pouvoir obtenir de son employeur une rupture conventionnelle, il démissionne en juillet 2014. « Ma femme, qui ne travaille pas, m’a toujours suivi et soutenu dans mes décisions, y compris celle-là, évidemment. »  Après une période de quatre mois d’intérim, le couple décide d’effectuer « le grand saut » et, le 22 février 2015, l’ancien tourneur-fraiseur, obtient son statut d’auto-entrepreneur.
 

Ne rien lâcher

​Ayant fait le choix de travailler uniquement pour les particuliers, par goût du relationnel,
en obtenant des chantiers par le bouche à oreille grâce à ses nombreux amis, Sébastien avoue aujourd’hui bien gagner sa vie, même si, ajoute-t-il dans un grand éclat de rire, « au niveau des horaires, ça va beaucoup moins bien ! »

Ainsi passe-t-il certains week-ends sur les chantiers. « La semaine dernière, par exemple, un couple avec un petit bébé m’a appelé le jeudi soir pour réparer d’urgence les dégâts
causés par un poseur de cuisine qui avait soi-disant vingt ans de métier derrière lui. J’y suis resté jusqu’au dimanche à 16 heures, car je ne lâche jamais rien, ni les gens ni les chantiers ! »

Une fidélité qui lui assure une nombreuse clientèle, au point qu’il envisage, en 2016, de troquer son statut d’auto-entrepreneur (dont le plafond de chiffre d’affaires est limité) pour créer une société. « Il faudra certainement aussi que j’engage quelqu’un, reconnaît Sébastien, mais ayant l’habitude de travailler seul, je suis assez exigeant et pointilleux. Je songe à prendre peut- être l’un de ceux avec qui j’avais fait la formation à l’Afpa et avec qui j’avais bien accroché. »

 

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