Décryptage 26/09/2016

Formation des adultes : la France toujours parmi les mauvais élèves selon l’OCDE

Sur un an, moins de 40 % des adultes (25-64 ans) ont participé à des activités de formation en France, selon le rapport « Regards sur l’éducation 2016 » de l’OCDE publié jeudi 15 septembre 2016. Ce résultat est nettement inférieur à la moyenne des 33 pays étudiés par l’organisation internationale qui s’établit à 50 %, la France se classant 25e.

Les rapports de l’Organisation de coopération et de développement économique se suivent et se ressemblent : comme chaque année, la France figure dans le peloton de queue des pays en matière d’accès des adultes à la formation[1], loin derrière la Nouvelle-Zélande, les pays nordiques ou encore les Pays-Bas dont les taux sont tous supérieurs à 60 %.

Certes, avec près de 40 %, l’Hexagone fait nettement mieux que l’Indonésie (à peine plus de 10 %), mais notre pays reste bien en deçà de la moyenne des 33 pays membres de l’Organisation internationale. Au final, la France se classe devant la Pologne, la Lituanie, la Slovaquie, l’Italie, la Turquie, la Grèce, la Russie et donc l’Indonésie (seule la situation de la capitale Djakarta étant mesurée).

Un point positif cependant : la France est un des rares pays à afficher un égal accès à la formation entre les femmes et les hommes. Tous pays confondus, l’OCDE constate par ailleurs qu’internet « est de loin la source d’information la plus souvent citée au sujet des possibilités de formation pour adultes », trois quarts des participants s’étant renseignés par ce biais. Dans le champ de la formation initiale, la France reste également caractérisée par un faible pourcentage de jeunes inscrits dans la voie professionnelle.
 

Des inégalités d’accès à l’échelle planétaire

Pourtant, rapport après rapport, l’OCDE rappelle sa position : « Il est crucial d’offrir aux adultes des possibilités d’apprentissage dans un cadre organisé au-delà de la formation initiale et de leur permettre d’y accéder ; c’est particulièrement vrai pour les travailleurs qui doivent s’adapter au changement tout au long de leur carrière et pour ceux qui peinent à s’en sortir sur le marché du travail. »

Un constat qu’ont repris à leur compte tant les partenaires sociaux que les gouvernements français à chaque fois qu’une réforme de la formation professionnelle a été engagée dernièrement. Pour rappel, trois lois ont été votées en ce sens en dix ans, entre 2004 et 2014, avec des résultats qui semblent donc tarder à se concrétiser.

Sur l’ensemble des pays étudiés, l’OCDE relève aussi le maintien de fortes disparités d’accès des adultes à la formation selon le profil des bénéficiaires : « En moyenne, dans les pays à l’étude, les adultes qui sont très compétents en littératie et qui lisent le plus souvent au quotidien sont quatre fois plus susceptibles de participer à des activités formelles et/ou non formelles de formation que ceux qui sont peu compétents en littératie et qui lisent le moins souvent au quotidien. Cette tendance s’observe aussi selon les niveaux de compétences des adultes en numératie et selon leurs compétences en technologies de l’information et de la communication […]. » Soit une nouvelle confirmation qu’il reste d’importants progrès à réaliser pour que la formation profite à ceux qui en ont le plus besoin.

(AEF)